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Les 27 appellent à sanctionner l’Iran. L’embargo pétrolier en filigrane

(BRUXELLES2) La politique étrangère ne constituait pas vraiment un sujet de ce sommet européen qui vient de se terminer vendredi (9 décembre). C'est rare. Mais ce sommet était exceptionnel. Les 27 Chefs d'Etat et de gouvernement de l'Union européenne ont tenu cependant à inclure dans leurs conclusions un paragraphe sur l'Iran. Celui-ci reprend les conclusions adoptées par les ministres des Affaires étrangères, le 1er décembre. Les 27 expriment ainsi « à nouveau (leur) préoccupation croissante concernant la nature du programme nucléaire mis en œuvre par l'Iran (...) et le non-respect par l'Iran de ses obligations internationales ».

Cette prise de parole était importante a souligné un diplomate européen à B2. Cela « permet d'élever d'un niveau - des ministres des Affaires étrangères vers les chefs d'Etats et de gouvernement - la réponse à apporter à l'Iran. Il y avait traditionnellement depuis plusieurs années, un paragraphe sur l'Iran dans les conclusions des sommets. » Elle donne ainsi un mandat clair aux ministres des Affaires étrangères d'aboutir à un accord sur de nouveaux types de sanctions. Ceux-ci ne sont pas précisés. Mais on entend généralement sous ce terme des mesures comme l'embargo pétrolier.

Des mesures supplémentaires (embargo) à décider d'ici fin janvier

Une mesure sur laquelle les 27 ministres des Affaires étrangères n'avaient pas réussi à s'entendre, le 1er décembre, se contentant d'ajouter 180 noms  à la liste noire de l'UE, interdits de visas ou dont les avoirs sont gelés. Les 27 se donnent ainsi un délai - jusqu'au 30 janvier 2012, date du prochain conseil des Affaires étrangères - pour adopter des « mesures supplémentaires à l'encontre de l'Iran ». En attendant, les experts des groupes de travail "sanctions" et les ministres doivent « poursuivre en priorité ses travaux relatifs à l'extension du champ d'application des mesures restrictives de l'UE et à l'élargissement des sanctions actuellement en vigueur ». Les 27 rappellent cependant volonté d'aboutir à un règlement diplomatique du dossier nucléaire iranien, selon le principe de la double approche - sanctions et dialogue - . Un dialogue pour l'instant dans l'impasse. La dernière lettre de Catherine Ashton, la Haute représentante de l'UE pour les Affaires étrangères, n'ayant pas (encore) reçu d'écho très positif à Téhéran.

Nicolas Gros-Verheyde

Rédacteur en chef du site B2. Diplômé en droit européen de l'université Paris I Pantheon Sorbonne et auditeur 65e session IHEDN (Institut des hautes études de la défense nationale. Journaliste depuis 1989, fonde B2 - Bruxelles2 en 2008. Correspondant UE/OTAN à Bruxelles pour Sud-Ouest (auparavant Ouest-France et France-Soir).

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