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Le service diplomatique se défend et avance ses success story

Le général Van Osh commandant l'Etat-Major de l'UE, Hakan Syren, le président du comité militaire de l'UE et Agostino Miozzo, le directeur du département Réponse de crises entourant Catherine Ashton, la Haute représentante de l'UE(crédit

(BRUXELLES2) Immanquablement le service diplomatique européen (SEAE) reste sur la défensive. C'est l'impression qu'on peut avoir en discutant avec divers responsables européens ces derniers temps. Le bilan tiré, à l'occasion de sa première année d'activité, par un haut responsable du SEAE n'a pas manqué de satisfaire à cet exercice de style, qui est, convenons-en, difficile. Comment ne pas nier, en effet, les difficultés auxquels se heurte le Service dans son quotidien. C‘est « un véritable tour de force que nous devons accomplir. Il faudra plusieurs années avant de créer un service unifié, original, il faut trouver de nouvelles pratiques, de nouvelles voies d'approches… Cela prendra du temps. » explique un haut responsable du SEAE lors d'une discussion informelle avec plusieurs journalistes. Dans ce contexte, la lettre des 12 ministres des Affaires étrangères a « davantage été perçue une contribution, un soutien à notre position qu’à une critique. Les observations des 12 sont des observations que nous avons déjà pris en compte, dans notre démarche », a-t-il précisé.

Des relations complexes avec la Commission

Quant aux relations avec la Commission européenne, détaille notre interlocuteur « je ne crois pas qu’on puisse parler d’hostilité. Sur plusieurs aspects du dossier, nous sommes dans une période de transition où chacun doit trouver une manière de travailler ensemble ». « Il y a des problèmes certes, notamment en matière de gestion des ressources humaines, de circuit budgétaire. C'est un circuit compliqué notamment pour nos chefs de délégation. Mais nous essayons d’y remédier. » Il a cependant reconnu que le bilan variait selon les directions. « Il y a toute une série de DG (directions générales) avec qui nous travaillons très bien. Avec d’autres, c’est plus difficile. » Il faut bien voir - explique-t-il - que pour la Commission européenne, c'est un traumatisme. « Voir partir une DG entière (la DG Relex) et une bonne partie d'une autre (DG Devco), ce n’est jamais très facile. Quand on fait le même type de réforme dans les Etats membres, çà s’est toujours fait non sans difficultés et cela a toujours nécessité une période d’adaptation. Ça ne se fait pas trait de plume. Il faut du temps et trouver les bonnes méthodes de coordination ».

Le besoin d'une vision plus stratégique

Un des points sur lequel on doit bouger - a reconnu le haut diplomate européen est notre « vision stratégique, une vision qui dépasse le conseil des Affaires étrangères suivant. Les ministres ont besoin de cela. Nous devons avancer là dessus ; Ce n’est pas une tâche facile. Comment avoir une vision stratégique sur le printemps arabe, quand il y a une évolution jour par jour. (…) Mais nous relevons ce défi. » a-t-il ajouté.

La gestion de crises, une success story

Pour notre interlocuteur, la gestion de crises est une « success story » du nouveau service diplomatique. Un point souvent passé inaperçu et qui « mérite d'être relevé » selon lui. « Ce n'était pas dans la tradition de la Commission européenne de gérer la crise. Quand il y avait une crise, la délégation gérait les projets de développement attendait que la crise se passe. (…) Nous avons invité les différentes DG (home…). Cela n’allait pas de soi. Mais au bout de 8-9 mois, nous avons trouvé le rythme. Il y a de nouvelles méthodes de travail et d'habitudes qui se prennent ». Ce n'était pas « évident » ainsi que l'a confié à B2, un haut responsable du SEAE. Il y un vrai « changement de mentalités » à accomplir. Et également des règlements qu'il faut changer... (lire: Des diplomates européens fidèles au poste).

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Nicolas Gros-Verheyde

Rédacteur en chef du site B2. Diplômé en droit européen de l'université Paris I Pantheon Sorbonne et auditeur 65e session IHEDN (Institut des hautes études de la défense nationale. Journaliste depuis 1989, fonde B2 - Bruxelles2 en 2008. Correspondant UE/OTAN à Bruxelles pour Sud-Ouest (auparavant Ouest-France et France-Soir).

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