Il n’y a pas de fuite des cerveaux au service diplomatique
(BRUXELLES2) En dressant le bilan d'un an de fonctionnement du service diplomatique européen, un responsable européen a démenti certaines informations parues dans la presse faisant état d'une "fuite des cerveaux" au service européen d'action extérieure (SEAE). « Nous avons plutôt un surplus de candidatures de personnes qui veulent venir travailler au SEAE que de départs ».
Une rotation de 5% du personnel
Concernant les départs, « nous avons actuellement une rotation d'environ 5% de personnes par an. Ce qui est dans la norme habituelle de ce que nous pouvions observer au sein de la DG Relex dans la Commission. C'est un phénomène normal. » a-t-il expliqué à B2. Parmi ces mouvements (hors départs normaux en retraite faut-il préciser), il y a d'ailleurs davantage « de postes d'assistants que d'administrateurs d'ailleurs ». Au SEAE, on encourage plutôt un état d'esprit d'ouverture. « Le pire pour nous nous serait d'avoir un phénomène en vase clos. Il faut différents mouvements entre les institutions. » Il existe aussi des logiques personnelles de carrière. Le SEAE n'offre pas, en effet, pour certains postes techniques (audit, juriste...) toute la palette et la gamme hiérarchique qui peut exister au Conseil ou à la Commission européenne.
Le droit au retour
On peut préciser que les personnels venus de la Commission ou du Conseil disposent aussi du droit de postuler dans leur institution d'origine, comme un candidat interne, un simili "droit de retour" qui cessera en 2013. Ce qui incite certains personnels à profiter de cette opportunité tant qu'elle existe. Mais il y a aussi des logiques personnelles qui jouent. Le responsable du service audit du SEAE a ainsi préféré poursuivre sa carrière au Parlement européen car il avait, là, des possibilités de carrière "plus vastes. « C'est tout à fait compréhensible et normal » ajoute notre interlocuteur. Celui-ci confirme cependant qu'il peut y avoir certaines frustrations ou certaines inquiétudes. Le fait de devoir réserver un certain nombre de postes à des diplomates des Etats membres participe de cet état d'esprit. Car il peut bloquer certaines perspectives de carrière. « Mais ceci est temporaire. Nous sommes dans un effet "rattrapage", identique à celui qui existait lors des élargissements quand il fallait réserver certains postes à des ressortissants des nouveaux adhérents ». Mais si tout va bien, une fois cet effort réalisé, les personnels communautaires retrouveront toutes leurs chances. « Nous avons aussi l'obligation de respecter la proportion de 60% de personnel » des institutions communautaires.
(*) Durant la période de transition, 2/3 des postes doivent être ouverts à des diplomates des Etats membres, ce afin de rééquilibrer la composition du corps des diplomates et de respecter l'engagement pris d'avoir d'ici 2013, 1/3 des diplomates de l'UE provenant du corps diplomatique d'un Etat membre.