La dernière bataille de Kadhafi, l’OTAN reste vigilante
(BRUXELLES2) Un conseil des ambassadeurs de l'Alliance atlantique a lieu mardi après-midi pour évaluer la situation en Libye et examiner également le rôle de l'organisation dans l'après-Kadhafi. Car l'OTAN entend, au terme d'une campagne qu'elle estime victorieuse, s'implanter davantage du coté sud de la méditerranée, particulièrement en Afrique, et y avoir un « rôle-clé » en matière d'assistance à la réforme des forces de sécurité.
NB : le cap des 20.000 sorties d'avions a été franchi aujourd'hui. Et selon les chiffres officiels, près de 5.000 cibles ont été atteintes (détruites ou endommagées), dont plus de 800 tanks et pièces d'artilleries.
Une "semaine remarquable"
Cette réunion s'inscrit au terme d'une « semaine remarquable » selon les termes même de Oana Lungescu, la porte-parole de l'OTAN, qui s'exprimait à l'occasion d'un point presse organisé pour la presse accréditée. « Nous avons vu les forces de Kadhafi perdre leur contrôle sur les villes qui étaient menacées depuis longtemps. Et nous avons vu la population de Tripoli se réjouir que le régime Kadhafi s'écroule. Ils ont vécu sous la menace de la violence depuis des décennies. Maintenant, ils peuvent espérer un nouveau départ. »
Le "combat perdu" de Kadhafi
Et d'ajouter « Pour le régime de Kadhafi, c'est le chapitre final - la fin est proche et les évènements se succèdent rapidement. Ce qui est clair pour tout le monde, c'est que Kadhafi appartient à l'histoire. Et le plus tôt qu'il s'en rendra compte, mieux ce sera. Le peuple libyen devrait être épargné de davantage de souffrance et de sang. Les défenseurs du régime sont désespérés, ils peuvent essayer de se battre ici et là, mais c'est un combat perdu.»
Kadhafi n'est pas une cible
Pour autant, l'OTAN refuse de considérer Kadhafi comme une cible. « Kadhafi n'est pas une cible. Nous ne visons jamais un individu en personne » - explique le colonel Roland Lavoie, porte-parole de l'opération Unified Protector. « Mais si on localise un site d'où partent des attaques, et que Kadhafi est dans ce site, bien sûr nous devons, de par notre mandat de protéger les civils, neutraliser ce site. » Et d'ajouter, en réponse à une question d'un journaliste : « Non. Nous ne savons pas où est Kadhafi. Et d'ailleurs, cela importe peu. Cela ne change pas. Le réel changement sera politique. Et on sait que Kadhafi ne sera pas partie de la solution.
Rester vigilant
Selon le colonel Roland Lavoie, il faut cependant ne pas crier victoire trop vite et rester « vigilant ». Car l'opération « n'est pas terminée ». Sur le terrain, la situation reste « très mouvante ». Certains éléments armés « visent de façon agressive la population près de Brega et Misrata, . Le lancement, la nuit dernière, d'un autre missile de type Scud contre Misrata. Et cela prouve que « l'on ne peut baisser la garde ». La situation à Tripoli est « véritablement dangereuse. Des snipers bombardent, des missiles sont lancés causant des dommages. Cela ne change pas le cours de cette campagne. Mais cela occasionne de sérieux dégâts et des victimes civiles supplémentaires. »
La mission continue tant que nécessaire
La mission continue donc, tant qu'elle sera nécessaire. Les membres de l'OTAN avaient prolongé l'opération Unified Protector de 90 jours. « Nous nous adapterons clairement à la situation sur le terrain. Toute adaptation sera basée sur le conseil des autorités militaires et décidée par le NAC. » a expliqué le porte-parole de l'OTAN.
Des progrès lents car les rebelles ne sont pas une force armée
Quant à l'arrêt des combats (et la victoire), il n'y a cependant « pas de doutes que cela viendra. Mais quand exactement, il faudra le voir. » Les progrès sont lents, sans doute plus lents qu'avec des forces armées constituées, a reconnu à mi-mot le colonel (canadien). « Nous n'avons pas une force armée, mais de simples personnes, des agriculteurs, des enseignants qui ont vu qu'ils pouvaient prendre leur destin en main. Et c'est donc difficile de prévoir. »
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