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Les idées polonaises pour stimuler les battlegroups

Le Vice Admiral Eric Chaplet (France), le BrigGen. Hans Werner Wiermann (Allemagne) et le BrigGen. Anatol Wojtan (Pologne) à la signature du Weimar's Battlegroup (crédit : armée polonaise)

(BRUXELLES2 à Varsovie) « Stimuler le battlegroup, avec certaines idées » c'est l'objectif de la présidence polonaise de l'UE en organisant, mardi à Bruxelles, un séminaire sur le sujet. Plusieurs idées pourraient être évoquées qui ne conduisent pas à changer le concept du battlegroup mais à l'améliorer de façon pratique. Un battlegroup new look en quelque sorte.

« C'est un sujet important — a expliqué un responsable de la présidence polonaise de l'UE —. Les battlegroups ne fonctionnent pas pour l’instant. Si on peut les rendre plus opérationnel, c’est mieux. »

Une composante civile

Au départ, les Polonais voulaient développer l'idée d'un battlegroup qui disposerait de capacités étendues. Un peu comme le Nordic battlegroup, un « bon exemple de la façon de conduire largement des opérations ». Cette idée a aujourd'hui évolué. Et l'idée polonaise est désormais plutôt d'arriver à doter les battlegroups d'une petite capacité d'action civile. Il ne s'agit pas de transformer le battlegroup en force civile mais d'avoir au sein du battlegroup, une « petite composante (une petite dizaine de personnes, par exemple), permettant de faire l'interface avec les éléments civils » qui pourraient être impliqués par ailleurs, comme l'a expliqué à B2 un spécialiste de ces questions. L'objectif étant d'implant cette petite cellule civilo-militaire lors du battlegroup de Weimar qui est de permanence en 2013.

Prolonger la durée de permanence ou les spécialiser

Autre idée : pourquoi ne pas prolonger la période de permanence des battlegroups. « Nous pourrions laisser aux Etats membres du groupe la possibilité d’étendre la durée au moins d’un an ». Ce qui, au passage, permettrait de résoudre les deux "trous" qui figurent dans le planning des battlegroups. La façon dont les forces sont constituées pourraient aussi être améliorée, en spécialisant les deux battlegroups de permanence, par exemple l’un sur le combat de haute intensité, l'autre sur la stabilisation. La question du financement de leur engagement devrait aussi être examinée...

Quelles que soient les améliorations, l'objectif reste de rendre plus attractifs ces groupements pour que les responsables politiques soient davantage tentés de les utiliser que de les laisser tourner en rond dans leurs casernes. Et, « pour les rendre attractif aux politiciens, il faut les rendre plus flexibles et utilisables ». « Si on ne les utilise pas - explique un expert militaire - il y a un réel risque de voir ce outil tomber en désuétude ».

Le parfait exemple : la Libye

Le cas parfait d'utilisation de ces battlegroups new look serait les situations assez complexes, comme la Libye, où il faut une intervention rapide. Au départ de Kadhafi, il peut y avoir une situation confuse avec un gouvernement formel mais pas de réel contrôle de la situation sur le terrain, et donc un réel risque d’insécurité et d'instabilité. Avant que la situation ne soit reprise en main soit par les autorités libyennes, soit par l'établissement d'une force internationale, durant cette période intermédiaire, « on devra penser, pour soutenir la nouvelle autorité libyenne, à déployer un battlegroup » explique un officiel polonais. « Certains pays ne sont pas d'accord. Mais nous devons au moins étudier cette option. »

Nicolas Gros-Verheyde

Rédacteur en chef du site B2. Diplômé en droit européen de l'université Paris I Pantheon Sorbonne et auditeur 65e session IHEDN (Institut des hautes études de la défense nationale. Journaliste depuis 1989, fonde B2 - Bruxelles2 en 2008. Correspondant UE/OTAN à Bruxelles pour Sud-Ouest (auparavant Ouest-France et France-Soir).

2 réflexions sur “Les idées polonaises pour stimuler les battlegroups

  • Oui mais il n’y a pas tous les pays européen qui veulent constituer des “battlegroups” pour mieux s’assimiler avec les USA.En France on est pas pour combler le manque de disponibilitée des USA, on est pas un supplétif comme veulent l’être les polonais et d’autres pays de l’Est

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