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Israël Palestine

Les 27 tentent de définir une position commune sur la Palestine

(BRUXELLES2) Les 27 ministres des Affaires étrangères se revoient, lundi (18 juillet), avec un sujet délicat à résoudre. Comment avoir une vue commune sur la question de la reconnaissance de l'Etat palestinien ? Après l'échec des discussions du Quartet ce lundi, ses 4 membres (Europe, USA, Russie, ONU) n'ayant pu s'entendre sur une déclaration finale, la question est aujourd'hui cruciale. Aucun obstacle politique n'empêche désormais les autorités palestiniennes de demander la reconnaissance d'un Etat à l'assemblée générale de l'ONU. Cette demande sera d'ailleurs portée par la Ligue arabe ; celle-ci l'a confirmé jeudi (14 juillet), à Doha. Mais les vues européennes demeurent divergentes.

Européens sous pression

Les Européens sont mis sous pression notamment par les deux protagonistes (Palestiniens et Israéliens). Danny Ayalon, le ministre des affaires étrangères israélien, a ainsi pris son bâton de pélerin et visité plusieurs capitales, notamment européennes, ces dernières semaines et ne dédaigne pas non plus de rencontrer certains "anciens" qui gardent une influence dans leur pays. Il devait rencontrer ainsi l'ancien Premier ministre espagnol Jose Aznar et l'ancien Premier d'Irlande du Nord Lord David Trimble comme l'ancien ambassadeur Us aux Nations-Unies, John Bolton.

Des vues encore divergentes

Seuls une demi-douzaine d'Etats supportent cette reconnaissance (Chypre *, Malte *, Espagne, Belgique, Luxembourg, Irlande, Suède). D'autres en sont proches (France, Royaume-Uni, Finlande...). A l'antipode, certains pays sont hostiles à cette reconnaissance (Allemagne, Pays-Bas, République Tchèque...). Entre les deux, de nombreux pays sont partagés entre de solides liens avec Israël et le soutien à la cause palestinienne. C'est le cas notamment de la Pologne qui assure la présidence de l'Union européenne. « On doit aussi être sûr que l’Europe aura une seule voix sur la Palestine, et qu’il n’y aura pas de position individuelle » explique un officiel polonais.

Selon un diplomate européen consulté par 'B2', la réunion de lundi pourrait ne pas vraiment progresser ; dans ce cas, les Européens répéteront leur position classique sur la nécessité de la recherche d'une « solution fondée sur la coexistence de deux États, avec un État d'Israël et un État de Palestine indépendant, démocratique, d'un seul tenant et viable, coexistant dans la paix et la sécurité », avec, au besoin, échange de territoires, règlement des réfugiés et du statut de Jerusalem « comme capitale des deux Etats », assortie une forte condamnation de toute construction (colonisation) dans les territoires occupés.

* Chypre a déjà reconnu l'Etat palestinien. Sans aller jusqu'à là, Malte a déjà reconnu le rang d'ambassadeur au représentant palestinien dans l'ile.

Nicolas Gros-Verheyde

Rédacteur en chef du site B2. Diplômé en droit européen de l'université Paris I Pantheon Sorbonne et auditeur 65e session IHEDN (Institut des hautes études de la défense nationale. Journaliste depuis 1989, fonde B2 - Bruxelles2 en 2008. Correspondant UE/OTAN à Bruxelles pour Sud-Ouest (auparavant Ouest-France et France-Soir).

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