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La Grèce, la dette, et l’Europe dans tout çà

Le sommet européen s’ouvre sur fond de crise économique et surtout de crise politique, même si personne ne veut l’avouer

Ils le jurent tous, la main sur le cœur. La question grecque ne figure pas à l’agenda du Sommet européen aujourd’hui et demain à Bruxelles. Mais elle sera dans toutes les têtes et dans nombre de conversations en aparté. Car la situation reste fragile. Certes le Parlement grec a renouvelé sa confiance au Premier ministre, G. Papandréou. La chancelière allemande Angela Merkel a mis un peu d’eau dans son vin depuis le sommet avec Sarkozy vendredi. Et les 27 sont désormais d’accord pour créer un mécanisme de stabilité permanent.

Mais l’équilibre reste fragile. Au sein de la zone Euro, il n’y a pas encore d’accord sur l’art et la manière d’exiger des banques une contribution « volontaire ». Les 27 ont échoué à obtenir un accord du Parlement européen sur le paquet de mesures de gouvernance économique, avant le Sommet. En Grèce, le Parlement doit encore se prononcer sur le plan d’austérité exigé. Ainsi, lors de la réunion des dirigeants du Parti populaire européen, le Français Joseph Daul a dû jouer les pompiers pour calmer les ardeurs de ses coreligionnaires grecs de la Nouvelle démocratie (opposition).

Manque de souffle. Au-delà de ces difficultés se profile une inquiétude sourde. Le fossé se creuse avec l’opinion publique, de plus en plus rétive à accepter les remèdes de cheval et la cure d’austérité. Le cercle des Etats prêts à la solidarité européenne s’amenuise. De financière au départ, la crise s’est muée en une crise économique, de la dette publique et de l’Euro. Chacun redoute maintenant la crise politique.

Nicolas GROS-VERHEYDE.

• A l’agenda du Sommet également : le renforcement du contrôle aux frontières de l’Union européenne et une mini-réforme de la zone Shengen ; le feu vert donné à l’adhésion de la Croatie, sous certaines conditions qu’il reste à approuver ; la situation en Syrie, en Libye, et la reconaissance (éventuelle) d’un Etat palestinien.

Nicolas Gros-Verheyde

Rédacteur en chef du site B2. Diplômé en droit européen de l'université Paris I Pantheon Sorbonne et auditeur 65e session IHEDN (Institut des hautes études de la défense nationale. Journaliste depuis 1989, fonde B2 - Bruxelles2 en 2008. Correspondant UE/OTAN à Bruxelles pour Sud-Ouest (auparavant Ouest-France et France-Soir).

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