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Eupol Afghanistan: on progresse, lentement, trop lentement…



(BRUXELLES2) Les 27 ministres des Affaires étrangères ont réaffirmé, mardi, leur « détermination à apporter une importante contribution à la réforme de la police afghane ». « Le renforcement des services de police et du secteur de l'Etat de droit en Afghanistan est primordial pour promouvoir la stabilité et la sécurité dans le pays » ont-ils ajouté. Mais au-delà des paroles, les actes semblent moins conséquents.
L'effectif de la mission européenne de police EUPOL Afghanistan se remplit lentement, très lentement. La dernière conférence - organisée le 10 novembre - a permis d'atteindre un effectif (promis) de 320 personnes, contre environ 270 maintenant (NB : l'objectif a été fixé à 400 personnes en mai 2008 !). « C'est moins que ce que j’espérais - n'a pas caché Carl Bildt, le ministre suédois des Affaires étrangères qui présidait la réunion - mais nous avançons. »

Un nouvel appel. « Il importe au plus haut point que l'UE honore les engagements pris en faveur de la réforme des services de police afghans. Le Conseil a souligné qu'il importait que les Etats membres fournissent à la mission le personnel et les moyens logistiques dont elle a besoin (1) pour exécuter son mandat dans l'ensemble du pays » ont réaffirmé les 27, la main sur le coeur. Espérons que leurs collègues de l'Intérieur et des Finances (qui tiennent le porte-monnaie) entendront cet appel et que c'est la dernière fois que nous aurons à en parler ici !

Au plan organisationnel, les priorités d'Eupol ont été revues et groupées en six objectifs : le renseignement, la chaîne de commandement, de contrôle et de communication, les enquêtes judiciaires, la lutte contre la corruption, les liens entre police et parquet, la prise en compte de la question d'égalité des sexes. EUPOL s'est également doté d'une "cellule projets". Et son budget a été (légèrement) augmenté en conséquence.

(1) Il manque notamment des moyens de transport, type hélicoptères ou avions, si l'on veut que la mission puisse sortir de Kaboul. Selon un policier européen, la mission a une efficacité dans la capitale afghane. Mais en dehors, dans les provinces, c'est une autre histoire...

(crédit photo : Conseil de l'Union européenne, Carl Bildt et Benita Ferrero Waldner, lors de la conférence de presse)

Nicolas Gros-Verheyde

Rédacteur en chef du site B2. Diplômé en droit européen de l'université Paris I Pantheon Sorbonne et auditeur 65e session IHEDN (Institut des hautes études de la défense nationale. Journaliste depuis 1989, fonde B2 - Bruxelles2 en 2008. Correspondant UE/OTAN à Bruxelles pour Sud-Ouest (auparavant Ouest-France et France-Soir).

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