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Mots durs sur la politique d’expulsions en Cisjordanie et à Jerusalem-Est + Gaza (Maj)

K. Georgieva et S. Fayyad, Pm palestinien à Ramallah, le 15 mai (crédit : Commission européenne)

(BRUXELLES2) En visite dans les territoires palestiniens, en compagnie de son homologue du BCAH des Nations-Unies, Valerie Amos, la commissaire européenne à l'aide humanitaire, Kristalina Georgieva, n'a pas eu de mots assez durs sur la politique de colonisation, s'affirmant « particulièrement émue » le sort des familles palestiniennes ordinaires rencontrées dans la zone C de la Cisjordanie et à Jérusalem-Est.

Sous la pression quotidienne "du harcèlement et de l'expulsion"

« Les femmes et les enfants, notamment, vivent sous la menace constante de harcèlement, de l'expulsion et de la perturbation de leur vie. Il y a, là, un problème de protection. Toute action qui conduit au déplacement forcé doit cesser. Ce problème, combiné avec de sérieuses restrictions sur l'accès et la circulation imposées par la puissance occupante, signifie que la plupart des personnes se voient refuser la possibilité de développement économique et social, se voient refuser le droit de vivre une vie dans la dignité. (...) Le droit légitime du peuple israélien à vivre en paix et à la sécurité n'efface pas l'obligation d'Israël en tant que puissance occupante à respecter le droit international humanitaire. Le respect du droit à une vie dans la dignité doit permettre d'éviter des flambées de violence, tels que nous en avons été les témoins d'aujourd'hui à travers le territoire palestinien occupé, et contribue à ouvrir la voie à la paix. » Selon la Commission européenne, environ 60.000 Palestiniens (sur un total de 225.000) à Jerusalem Est doit faire face à des expulsions.

La commissaire a programmé jusqu'au 17 janvier, une visite de 4 jours en Cisjordanie ainsi qu'à Gaza, Jerusalem et Tel-Aviv (Israël) avec des entretiens avec les principaux responsables palestiniens - le président de l'Autorité palestinien Abbas et son Premier ministre, Salam Fayyad, ainsi que les responsables des principales organisations humanitaires oeuvrant dans la région (CICR, Unicef, UNRWA...). C'est une nouvelle visite à Gaza d'un haut responsable européen après celle du Président du Parlement européen, Hans-Gert Pöttering, en février 2009, et de la Haute représentante de l'UE, en juillet 2010. Mais la première depuis l'annonce du rapprochement Hamas-Fatah.

(Maj 17 mai)

Le blocus de la bande de Gaza doit être levé dit-elle au ministre de la Défense

A Gaza, la commissaire a continué dans la même lignée. Lors d'une rencontre avec le ministre de la Défense israélien, Ehud Barak, le 17 mai, K. Georgieva a appelé à une « ouverture immédiate, durable et sans condition des passages vers la bande de Gaza », mettant en évidence la situation humanitaire difficile dans la base de Gaza. « Le blocus empêche la circulation des personnes, l'importation et l'exportation de marchandises, ce qui entraîne la frustration et sape le développement - a-t-elle expliqué -. Il est très difficile, par exemple d'amener les matériaux de construction dans la bande de Gaza, cependant nécessaires d'urgence pour construire des maisons et des écoles. Un autre exemple est la détresse des pêcheurs, qui sont incapables d'aller au-delà de la zone de surpêche de trois milles et par conséquent ont du mal à maintenir leurs moyens de subsistance. »

Nicolas Gros-Verheyde

Rédacteur en chef du site B2. Diplômé en droit européen de l'université Paris I Pantheon Sorbonne et auditeur 65e session IHEDN (Institut des hautes études de la défense nationale. Journaliste depuis 1989, fonde B2 - Bruxelles2 en 2008. Correspondant UE/OTAN à Bruxelles pour Sud-Ouest (auparavant Ouest-France et France-Soir).

Une réflexion sur “Mots durs sur la politique d’expulsions en Cisjordanie et à Jerusalem-Est + Gaza (Maj)

  • Kasia Lemanska

    On retrouve la même lucidité dans le rapport des consuls sur Jérusalem Est, ça ne change pas la donne pour autant: l’UE est incapable d’aller au-delà d’une simple politique déclarative et de prendre de réelles mesures de pression contre l’Etat israélien, qui n’est en aucun cas incité à mettre un terme à la colonisation, à lever le blocus de Gaza, cesser de discriminer les palestiniens d’Israël, respecter les droits des réfugiés,….

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