Mladic arrêté, la voie de l’UE est libre pour Belgrade (Maj)
(BRUXELLES2) En prenant avec prudence les informations venant de Belgrade, la Commission européenne a salué l'arrestation du général Ratko Mladic, un des principaux artisans des attaques contre les civils menées en Bosnie-Herzégovine et notamment du massacre de Srebrenica, en juillet 1995. « Si c'est le cas, cela montre que la Serbie a compris l'importance de la pleine coopération avec le tribunal pénal pour l'ex-Yougoslavie, de la réconciliation avec l'histoire et sa population, et qu'elle a décidé de se rapprocher concrètement du chemin européen », a expliqué la porte-parle du commissaire Stefan Füle (Elargissement). Une arrestation qui tombe également à pic pour Belgrade, au moment où la Haute représentante de l'UE, Catherine Ashton, est en visite dans la région, à un moment on ne peut symbolique : le jour où la Serbie signe un accord de défense pour participer aux opérations de maintien de la paix de l'UE. La Serbie compte obtenir le statut de pays candidat - qui sonne le démarrage des négociations d'adhésion - au sommet de décembre.
(Mise à jour) Arnaud Danjean, sous-président de la Commission Défense, et bon connaisseur de cette région, a été un des premiers à saluer cette décision, coté européen. « L'arrestation de Mladic n'était pas seulement une condition "technique" dans le processus de rapprochement de Belgrade avec l'Union Européenne, c'était aussi un impératif moral et stratégique pour la société serbe elle-même, afin de définitivement tourner la page des déchirements des années 90 » a-t-il déclaré dans un communiqué. Cela « ouvre les voies de la candidature de la Serbie à l'UE. » Même sentiment chez Doris Pack, autre spécialiste des Balkans au Parlement européen qui estime cependant que la Serbie doit poursuivre « ses efforts pour remettre au TpIY le fugitif Goran Hadžić» a-t-elle rappelé. « J'espère que la remise à la justice du général Ratko Mladić apportera du réconfort aux familles des victimes ».
NB : L'arrestation a été confirmée par le président Tadic à 13h. Et, malgré une demande de ses avocats contestant son extradition, il a été extradé, mardi soir (30 mai), vers le tribunal pénal pour l'ex-Yousgoslavie à La Haye, où il a été incarcéré au centre de détention de Scheveningen.
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