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Des observateurs européens en Tunisie : oui si le pays le souhaite

(BRUXELLES2) Les incidents de frontière entre la Libye et la Tunisie, près des montagnes berbères (1), sont suivis très attentivement par le service diplomatique européen. Mais sans nécessité d'action pour l'instant. « Cela voudrait dire une demande de la Tunisie à la communauté internationale. On n’en est pas encore là. » explique un haut diplomate européen « Il y a eu des incidents, certes. Mais qu'on ne peut pas qualifier encore de haute importance. Les autorités tunisiennes pourraient d'ailleurs si elles l’estiment nécessaires saisir le conseil de sécurité des Nations-Unies. Pour l'instant elles ne l'ont pas fait. On a donc l’impression que si la situation les préoccupe, elle n'a pas atteint le degré de gravité nécessaire. » La diplomatie européenne est prête, le cas échéant. « Si les Tunisiens le souhaitent, si nous avons une résolution des Nations-Unies le demandant, nous pouvons fournir l'assistance nécessaire à la Tunisie », comme par exemple déployer des observateurs civils le long de la frontière, « oui c'est possible » répond mon interlocuteur (2).

"Tout ce qui peut menacer les civils devient une cible légitime" (Otan)

Il faut préciser que du coté de l'OTAN, on suit également la situation à la frontière tuniso-libyenne de très près. « Nous n’avons pas de personnel au sol - et nous ne pouvons pas en avoir -. Mais nous exerçons une surveillance de tous les instants par tous les moyens possibles » m'a expliqué un officier supérieur du QG de Naples. Et de préciser, l'OTAN maintient ses « moyens en alerte, pour repérer d'où partent les attaques et tout ce qui peut menacer les civils devient pour nous une cible légitime de frappes ». La porte-parole adjointe de l'OTAN, Carmen Romero, a quant-a-elle confirmé ne « pas avoir reçu de demande d’assistance du gouvernement tunisien en ce moment. » NB : la Tunisie est membre du dialogue méditerranéen initié par l'Alliance atlantique.

(1) Il faut savoir en effet que pour les forces de Kadhafi, la seule façon de déloger les rebelles du poste frontière de Dehiba, la route principale étant bloquée par un éboulement provoqué, est de passer par la Tunisie. Vous pouvez aussi lire, ici, un témoignage, un des rares sur la situation dans la montagne berbère, sur la route de Nalut

(2) Lire également :

Nicolas Gros-Verheyde

Rédacteur en chef du site B2. Diplômé en droit européen de l'université Paris I Pantheon Sorbonne et auditeur 65e session IHEDN (Institut des hautes études de la défense nationale. Journaliste depuis 1989, fonde B2 - Bruxelles2 en 2008. Correspondant UE/OTAN à Bruxelles pour Sud-Ouest (auparavant Ouest-France et France-Soir).

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