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EUFOR Libya : la réponse de Lady Amos (OCHA) à Lady Ashton (UE). Document

(BRUXELLES2 / Exclusif) Un "bon vent" m'a fait parvenir la lettre qu'a envoyée, le 11 avril dernier, la sous-secrétaire générale aux Affaires humanitaires de l'ONU, Valerie Amos, à sa compatriote, et paire, la Baroness Ashton, Haute représentante de l'UE pour les Affaires étrangères. D'autres lettres sont parvenues depuis - qui reflètent la même teneur.

Dans cette lettre, la directrice de OCHA explique en détail pourquoi elle refuse l'aide humanitaire. Une lettre très intelligente. « Nous ne voulons pas compromettre notre capacité à fournir l'assistance humanitaire à toute la population dans le besoin en étant perçu comme associée à des opérations militaires. Les alternatives civiles doivent être explorées pleinement et épuisées avant que des moyens militaires étrangers soient utilisés dans des opérations de soutien humanitaire », écrit-elle à la date du 11 avril. « Actuellement, l'assistance humanitaire est en train d'atteindre les populations touchées à Misrata et dans d'autres zones de Libye, sans assistance ou soutien militaire », ajoute-t-elle, tout en détaillant ensuite les différents besoins nécessaires : rapatriement d'étrangers bloqués à Misrata, ainsi qu'aux frontières, soins médicaux d'urgence, aide alimentaire et en eau dans les zones de combat. Valerie Amos appelle ainsi les Etats membres à continuer leur financement augmenter et renforcer leur réponse humanitaire à l'est de la Libye par des « moyens civils » (*).

(*) On peut remarquer que, parmi les moyens envoyés à Misrata, figuraient des moyens turcs civils sous une solide escorte militaire, permettant d'évacuer 300 blessés, dont certains très graves (dimanche, 250 restaient toujours hospitalisés dans neuf établissements en Turquie). De même ont accosté à Benghazi des navires militaires britannique ou italien. Soit à peu près ce que pourrait ou voudrait faire l'UE... Il est assez incompréhensible ainsi de permettre à certains pays comme les Turcs (qui participent indirectement à l'opération de l'OTAN par la mise à disposition du commandement aérien d'Izmir) et certains Européens (qui participent plus directement aux opérations de force de l'ONU) d'amener des moyens militaires mais pas l'Union européenne en tant que telle (qui n'est pas partie prenante au conflit). Il est vrai que Valerie Amos n'a semble-t-il pas autoriser de tels déploiements, du moins officiellement. Conformément à la résolution des Nations-Unies, ceux-ci ont été notifiés au secrétaire général...

Nicolas Gros-Verheyde

Rédacteur en chef du site B2. Diplômé en droit européen de l'université Paris I Pantheon Sorbonne et auditeur 65e session IHEDN (Institut des hautes études de la défense nationale. Journaliste depuis 1989, fonde B2 - Bruxelles2 en 2008. Correspondant UE/OTAN à Bruxelles pour Sud-Ouest (auparavant Ouest-France et France-Soir).

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