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La décision de transfert des agents au service diplomatique est entérinée

1643 agents (fonctionnaires), très exactement, vont être transférés le 1er janvier au nouveau service diplomatique de l'Union européenne (SEAE). C'est la conséquence logique des décisions adoptées en juillet dernier (établissement du service) ainsi qu'en novembre (sur le règlement financier et le statut). Cette décision, qui peut paraitre très formelle, était très attendue. Sans cela, le service européen d'action extérieure est une coquille vide. Elle vient d'être prise par les trois institutions concernées : la Commission, le Conseil et le Service lui-même.

Les personnels viennent essentiellement de la DG Relex, de la DG Développement, ainsi que de la DG Affaires extérieures et politico-militaires (DG E) du Conseil.

Tableau des transferts postes (par provenance) *

DG RELEX (Commission) DG DEV (Commission) Délégations extérieures (Commission) DG E (Conseil) Nouveaux postes 2010/2011 Total
585 93 436 411 118 1643
* Il faut ajouter le personnel non-permanent de la Commission et du Conseil qui sera aussi transféré

Pas de Deus ex machina...

Près d'un an après l'entrée en vigueur du Traité de Lisbonne, c'est un pan important du nouveau Traité qui entre en application. N'attendez cependant de "Deus ex machina". Tout ne va pas changer en un jour. L'Union européenne ne va pas devenir les Etats-Unis (ni la Russie ou la Chine) demain ni après demain. Et ce n'est d'ailleurs pas l'objectif de cette réforme. La politique étrangère concoctée en Europe reste tout autant le fruit du travail des 27 capitales (et ministères des affaires étrangères) que des instances communes. Ceci n'est donc qu'une étape de plus vers un peu plus de cohérence, de visibilité et de tonus de la politique étrangère européenne.

Mais une transmutation

C'est avant tout une transformation, une transmutation en quelque sorte, le début d'un processus nouveau plus fusionnel. Les étapes sont un peu similaires (toutes proportions gardées) aux étapes connues en matière législative. On a connu le premier stade : celui de la coopération politique (jusqu'au Traité d'Amsterdam). Puis le second, celui de la synchronisation, avec les premières décisions communes, les premières missions de défense (durant la période Solana, 1999-2009). Et aujourd'hui démarre une nouvelle étape qu'on espère pouvoir appeler de codécision. Ce 28e service diplomatique saura, sans nul doute grandir, et s'imposer peu à peu comme une référence.

Une injection de talents et de compétences des Etats membres

Au final, laissons le dernier mot à la patronne du service, Cathy Ashton (en anglais) : "The service will mark a new beginning for European foreign and security policy as we bring together and streamline all of the Union’s existing resources, staff and instruments. We will also receive a fresh injection of talent and skills as we incorporate Member States' diplomats into our team. This combination of staff and resources will be more than the sum of its parts: we will be able to find synergies and develop new ideas, which will enhance our ability to act more creatively and decisively in an increasingly challenging world." Fermez le ban... et bonnes fêtes de Noel.

Nicolas Gros-Verheyde

Rédacteur en chef du site B2. Diplômé en droit européen de l'université Paris I Pantheon Sorbonne et auditeur 65e session IHEDN (Institut des hautes études de la défense nationale. Journaliste depuis 1989, fonde B2 - Bruxelles2 en 2008. Correspondant UE/OTAN à Bruxelles pour Sud-Ouest (auparavant Ouest-France et France-Soir).

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