L’UE enverrait 1000 hommes sur le sol en Libye ? Ah bon !
(BRUXELLES2) La rumeur se répand à une vitesse V. L'UE voudrait déployer 1.000 hommes sur le terrain en Libye (*). Est-ce vrai ? Est-ce faux ? ... Ce qui semble sûr, c'est qu'il y a plusieurs options sur la table au niveau européen, et non une seule, selon ce que demandera l'ONU (et selon l'évaluation venant du terrain). Et, il semble y avoir eu joyeux mélange chez quelques confrères entre plusieurs options pour arriver à ce chiffre. Explications
Une opération d'évacuation maritime peut mobiliser environ 1.000 hommes. Mais pas automatiquement 1.000 hommes à terre ! La large majorité des militaires sera présente à bord des navires (une corvette ou une frégate, c'est entre 100 et 200 personnes) pour assurer le pont maritime (Misrata, voire Tripoli) ou des avions pour assurer le pont aérien (Benghazi ou autres villes). Il faudra simplement quelques dizaines d'hommes à terre : pour la partie logistique, voire pour sécuriser l'évacuation (éviter que les civils se fassent tirer dessus) ainsi que des équipes médicales (pour la mise en condition et le tri des blessés). Mais ce sera une présence très limitée, le temps des évacuations. Sauf à vouloir effectuer une évacuation totalement sécurisée de Misrata, type Côte d'Ivoire, avec véhicules blindés, extraction rue par rue. Ce qui ne semble pas actuellement très possible.
L'autre option sur la table consiste à établir des structures logistiques d'accueil des réfugiés et personnes déplacées. Mais pas en Libye. En Tunisie ou au Niger par exemple ! Autrement dit ce n'est pas tout à fait 1000 militaires déployés en Libye comme on le raconte. Du moins, en l'état des réflexions aujourd'hui. « Nous n'allons pas débarquer avec des milliers d'hommes. Ce n'est pas la guerre du Vietnam » réplique non sans humour un diplomate européen.
(*) Alimentée par une vidéo d'EUXTV enregistrée le 12 avril mais diffusée plusieurs jours après et contenant un titre qui ne reflète pas vraiment pas le contenu, et un article du The Guardian qui s’est fait l’écho sur la foi d’informations, puisées au cabinet de la Haute représentante, d’une possibilité de débarquement d’une force militaire de 1000 hommes à terre.