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Le Conops EUFOR Libya n’est pas adopté par les 27. Refus de la Suède

(BRUXELLES2 / à Luxembourg) Les 27 ministres des Affaires étrangères n'ont pas réussi, comme espéré, à se mettre d'accord pour approuver immédiatement le concept d'opération (Conops). La Suède, notamment, a mis son veto à ce que ce sujet soit discuté immédiatement. La Haute représentante, Cathy Ashton, n'a pas insisté sur ce point et a préféré passer à autre chose, estimant qu'il était préférable de poursuivre la discussion dans d'autres enceintes. Les 27 ont ainsi adopté

Pour la Suède, le dossier n'est pas mûr. Le Conops n'a pas été vraiment discuté au niveau des instances adéquates (le COPS ne s'est pas prononcé sur ce point). Et la Suède - qui est la nation-cadre d'un des deux battlegroups - doit d'abord passer devant son Parlement pour discuter de son engagement.

Mais la Suède n'est pas le seul pays à avoir des réticences. Plusieurs autres pays - semblent-ils - trouvaient qu'une approbation aussi rapide et désiraient une discussion politique un peu plus approfondie au sein du COPS. Les Pays-Bas (qui conduisent le second battle group), l'Irlande et certains pays baltes ont ainsi partagé, plus ou moins, la "prudence" suédoise. Précisons que les battlegroups sont nommément mentionnés dans le Conops comme un des moyens à disposition du commandant d'opération, ce qui explique à la fois la prudence suédois et néerlandaise.

Ordre de planification accélérée

Le Conops devrait, désormais, venir à l'ordre du jour d'un prochain Comité politique et de sécurité (COPS) pour y être discuté et adopté. « Ce pourrait être fait rapidement » explique un diplomate européen. « Car il n'y a pas d'opposition de principe mais juste la nécessité d'approfondir la discussion ». Selon nos informations, pour accélérer la planification, une fois le Conops adopté par le COPS, il serait approuvé par le Conseil des ministres par voie de procédure écrite.

En attendant, le commandant d'opération a été chargé par les 27 d'accélérer la planification. Les 27 le mandatent expressément, en effet, pour "poursuivre de façon urgente les autres phases de la planification, en étroite liaison et complémentarité avec l'ONU, l'OTAN, avec l'objectif de permettre à l'UE de réagir rapidement à tous les développements qu'imposerait la situation sécuritaire et humanitaire" (*). Autrement dit, le commandant peut non seulement commencer à préparer le plan d'opération (OpPlan) mais commencer à le finaliser, pour qu'il puisse être prêt à être approuvé et lancer les appels à contributions, notamment « aux pays tiers de la région ».

(*) NB : Le § des conclusions sur EUFOR Libya :
(...) 5.?The EU has decided that it shall, if requested by UN OCHA, conduct a CSDP operation,  ?"EUFOR Libya", to support humanitarian assistance in the region, in full respect of the?principles governing humanitarian action, particularly impartiality and neutrality. To this end, ?the EU has appointed an Operation Commander and designated an Operational?Headquarters in Rome. The Council tasked the Operation Commander to pursue urgently ?further planning, in close cooperation and complementarity with the UN, NATO and others?in order for the EU to be able to react quickly todevelopments as regards the humanitarian ?and security situation. As part of preparations, the EU stands ready to consider offers of ?contributions from third states including countries in the region, following PSC invitation.

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Nicolas Gros-Verheyde

Rédacteur en chef du site B2. Diplômé en droit européen de l'université Paris I Pantheon Sorbonne et auditeur 65e session IHEDN (Institut des hautes études de la défense nationale. Journaliste depuis 1989, fonde B2 - Bruxelles2 en 2008. Correspondant UE/OTAN à Bruxelles pour Sud-Ouest (auparavant Ouest-France et France-Soir).

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