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La gestion de l’aide extérieure, plutôt efficace dit la Cour des Comptes

(BRUXELLES2) Le dernier rapport de la Cour des comptes consacré à l'aide externe est plutôt positif sur le dispositif visant à donner davantage d'autonomie aux délégations de la Commission européenne (devenues aujourd'hui délégations de l'Union européenne). C'est assez rare pour ne pas être signalé...

La vitesse de déploiement de l'aide a augmenté

Décidée en 2000, la réforme de la gestion de l'aide extérieure ("devolution") a été implantée dans 111 délégations de pays partenaires entre 2002 et 2004. En 2009, 80% de l'aide européenne (8,44 milliards d'euros) était ainsi distribué de manière déconcentrée. Cette déconcentration "a contribué à améliorer les interventions" estime-t-on à la Cour des comptes. "La vitesse de déploiement de l’aide a augmenté et les procédures de gestion financière sont plus efficaces. De plus, certains éléments indiquent que la qualité de l’aide est aujourd’hui meilleure, même si les systèmes utilisés par la Commission pour mesurer cet aspect ne sont pas suffisamment élaborés pour permettre de tirer des conclusions fondées."

Difficulté à recruter, postes vacants, forte rotation... compliquent la tâche

Parmi les points de faiblesse, les auditeurs notent surtout un problème de ressources humaines. Environ 1 poste sur 6 (14%) était vacant fin 2009, un état de fait tenant à la "difficulté de recruter des agents contractuels possédant les compétences appropriées, notamment pour travailler dans des pays connaissant des situations difficiles". Autre préoccupation, le gros turnover du personnel à la DG EuropAid - qui s'explique par un fort taux de contractuels (40%) embauchés sur contrat de 3 ans non renouvelable - "ne permet pas d’assurer un soutien central efficace, et compromet la mémoire historique des dossiers et l ’efficience opérationnelle". Enfin, la charge de travail des délégations a augmenté, de par le nombre de secteurs dans lesquels elles sont impliquées. Et les redéploiements de postes décidés depuis 2005 pour donner une priorité accrue au développement des fonctions politiques et commerciales ne facilite pas la gestion des aides. Une tendance qui n'est pas prêt de s'arrêter. Au contraire, elle devrait s'accentuer avec la montée en puissance du service diplomatique (SEAE).

Télécharger le rapport sur le site de la Cour des comptes

Nicolas Gros-Verheyde

Rédacteur en chef du site B2. Diplômé en droit européen de l'université Paris I Pantheon Sorbonne et auditeur 65e session IHEDN (Institut des hautes études de la défense nationale. Journaliste depuis 1989, fonde B2 - Bruxelles2 en 2008. Correspondant UE/OTAN à Bruxelles pour Sud-Ouest (auparavant Ouest-France et France-Soir).

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