Dernières nouvelles de la piraterie (12 mars 2011). Les attaques pirates continuent, plus que jamais

(crédit : Ministère espagnol de la Défense)

(BRUXELLES2 ) Avec toute l’actualité de ces derniers jours sur la Libye et le sommet européen, j’en avais oublié la piraterie dans l’Océan indien. Mais ce n’est pas pour cela que les pirates s’arrêtent. Au contraire.

Au moins deux navires marchands échappent aux pirates

Aujourd’hui (12 mars) un navire marchand a échappé de peu à une attaque des pirates en mer d’Arabie (12°Nord/66°Est), à 450 miles de l’atoll indien de Minicoy/Maliku. Hier (11 mars), à peu près dans la même zone (11°Nord/66°Est), un autre navire, le Vancouver Bridge, avait été attaqué. Vendredi (10 mars) un navire précédemment piraté reconverti en bateau-mère pirates, MV Polar, était signalé dans une autre zone agissant (6°Nord/51°Est)…

L’action des forces anti-pirateries : tous les suspects libérés

Jeudi (10 mars) un navire espagnol qui était en patrouille sur la côte Est de la Somalie Infanta Elena (partie du dispositif européen anti-piraterie EUNavfor Atalanta) a intercepté un dhow (boutre) battant pavillon yéménite, avec deux skiffs en remorque. Lors de l’inspection, les Espagnols ont mis la main sur du matériel typique d’actions de piraterie : armes à feu, échelles, crochets et plusieurs futs de carburant. Mais aucun outil de pêche…  Le dhow yemenite et ses 14 membres d’équipage ont été libérés. Les 10 (pirates) Somaliens ont finalement été relâchés « conformément aux instruction du commandant de l’opération d’Atalanta » et laissés à bord d’un skiff « avec assez de carburant pour atteindre les côtes de la Somalie ».

Aide à un navire en détresse libéré des pirates

Jeudi (10 mars), deux navires européens, l’Espagnol SPS Canarias et l’Italien ITS Zeffiro, sont venus au secours du MV Arak Afrikana qui avait lancé un appel de détresse. Le navire qui venait d’être libéré par les pirates après 332 jours de détention (il a été capturé le 11 avril 2010) quelques heures auparavant était tout bonnement en train de couler. Un gros trou dans la coque et de grosses masses d’eau dans le bateau, pour une raison inexpliquée. Le capitaine du bateau donnait pas plus de 5 heures avant le naufrage complet du navire. Pas d’hésitation. Il donne l’ordre d’abandonner le navire. Les 25 hommes d’équipage sautèrent dans les bateaux de sauvetage. Et ils furent ensuite recueillis à bord du Zeffiro arrivé peu après sur la zone.

Baleinier suspect intercepté

Samedi (5 mars), la frégate française Nivôse a intercepté un baleinier suspecté d’être un bateau-mère qui avait été repéré peu avant par l’avion de patrouille maritime luxembourgeois. L’hélicoptère Panther du Nivôse, envoyé en reconnaissance, a effectué des tirs de semonce pour que celle-ci s’arrête. Ce qui a permis à l’équipe de visite de monter à bord. 3 Somaliens à bord et de nombreux fûts d’essence, de gasoil et d’eau. Mais « aucune preuve tangible d’actes de piraterie ». Les trois Somaliens ont été relâchés avec suffisamment d’essence et d’eau potable pour rallier les côtes locales. Gageons qu’ils recommenceront rapidement…

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Nicolas Gros-Verheyde

Rédacteur en chef du site B2. Diplômé en droit européen de l'université Paris I Pantheon Sorbonne et auditeur 65e session IHEDN (Institut des hautes études de la défense nationale. Journaliste depuis 1989, fonde B2 - Bruxelles2 en 2008. Correspondant UE/OTAN à Bruxelles pour Sud-Ouest (auparavant Ouest-France et France-Soir).