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L’Italie milite pour une opération conjointe OTAN-UE de surveillance maritime

(BRUXELLES2) "La communauté internationale - et l'UE en particulier doivent prendre leurs responsabilités pour faire stopper la violence, exercer des pressions sur le régime libyen et augmenter l'assistance humanitaire." Voici en résumé la position italienne qu'a résumé le ministre des Affaires étrangères italien, Franco Frattini, aujourd'hui devant ses homologues européens réunis à Bruxelles pour une réunion exceptionnelle et qui devra être l'objet de discussions entre Chefs d'Etat et de gouvernement des 27, demain (ven 11 mars).

Trois conditions à la No Fly zone

L'imposition de la No Fly Zone est nécessaire, pour l'Italie, pour faire "stopper la violence". Mais le ministre y met trois conditions : 1) Une base légale internationale ; 2) une demande formelle du Conseil national libyen (d'opposition) ; 3) une acceptation politique par la Ligue arabe. (Nb : des conditions au moins la première et la troisième, généralement acceptées par tous les partenaires européens).

Une opération conjointe de surveillance maritime

Une opération conjointe OTAN-UE de surveillance maritime au large des côtes libyennes, c'est une proposition plus concrète (une idée travaillée au niveau européen, lire Cathy Ashton pense à étudier une opération PeSDC de soutien humanitaire en Libye… (Maj). Le ministre italien des Affaires étrangères Franco Frattini en a présenté les principaux éléments, aujourd'hui, après avoir évoqué le sujet en bilatérale avec le Britannique William Hague et l'Américaine Hillary Clinton.

Cette mission de patrouille maritime serait destinée à "mettre en oeuvre l'embargo sur les armes". Elle pourrait être aussi "utile pour suivre les personnes qui fuient à travers la Méditerranée", en gros les flux de clandestins.

Le maritime plus facile que l'aérien

D'un point de vue technique, une opération maritime est plus facile à faire qu'une opération aérienne. Les navires militaires américains, français et allemands sont déjà prépositionnés au large des côtes libyennes prêts. Plusieurs navires italiens sont déjà dans la zone. Le Doria, dans le canal de Sicile, surveille l’espace aérien. Et le San Giorgio et le San Marco sont au port d’Augusta, à quelques heures de navigation du Golfe de Syrte. Tandis que le Libra était à Benghazi. Mais aussi des navires américains, français, allemand, britannique... Selon le quotidien italien, Il Sole 24 Ore, les commandants attendent le feu vert de l’UE et de l’OTAN et les règles d’engagement. Mais pour patrouiller dans les eaux territoriales libyennes, il faudra attendre l'autorisation de la résolution des Nations-Unies. Et même hors des eaux territoriales, instaurer ce qui ressemble à un blocus naval nécessite une autorisation internationale.

Reconnaissance de l'opposition et arrêt des contacts avec Kadhafi

L'Italie adopte une position plus dure envers le régime Kadhafi en préconisant de « stopper tous les contacts politiques avec le régime et fermer toutes les ambassades de l'UE à Tripoli », de « soutenir les aspirations politiques du Conseil national Libyen à Benghazi » et, finalement, de reconnaître cette opposition en adoptant une « déclaration de l'UE à cet effet ».

Nicolas Gros-Verheyde

Rédacteur en chef du site B2. Diplômé en droit européen de l'université Paris I Pantheon Sorbonne et auditeur 65e session IHEDN (Institut des hautes études de la défense nationale. Journaliste depuis 1989, fonde B2 - Bruxelles2 en 2008. Correspondant UE/OTAN à Bruxelles pour Sud-Ouest (auparavant Ouest-France et France-Soir).

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