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Coup de filet de la marine indienne : 61 pirates arrêtés en une prise

Le MV Vancouver Bridge n'a pas échappé tout seul aux pirates vendredi (11 mars). La marine indienne était sur place et avait envoyé un avion de reconnaissance maritime Dornier. En voyant les avions de la marine, les pirates ont abandonné leur attaque et essayé de fuir. On était à 600 milles à l'ouest des côtes indiennes. Le bateau-mère pirate a été repéré et suivi à la trace le lendemain (samedi 12 mars). Une corvette lance missiles de la Marine, le Khukri, et l'INS Kalpeni, ont été déroutés pour intercepter ce qui s'est révélé en fait le Vega 5, un navire de pêche mozambicain de la société Efritel par la flotte de pêche espagnole (Pescanova) capturé par les pirates le 28 décembre dernier.

La technique indienne : couler le bateau-mère, recueillir l'équipage

Les Indiens n'ont pas fait dans la demi-mesure. Selon la version officielle : « In the darkness, the pirate mother vessel launched two skiffs which fired at Kalpeni. INS Kalpeni responded with limited firing. Thereafter it was observed that a fire had broken out on Vega 5 (mother vessels are known to carry additional fuel drums to fuel the skiffs). » De fait, on peut avoir quelques doutes sur l'intégralité de cette version. Il semble bien que la marine indienne ait choisi d'affiner la technique anti-bateaux-mères en adoptant une méthode "plus robuste" que les forces multinationales. Sommation puis tir au but, de préférence dans les futs d'essence. Le résultat est immanquable, le navire prend feu. Les pirates comme l'équipage choisissent le sauve qui peut et sautent à l'eau. Les navires indiens présents sur place n'ont alors plus qu'a récupérer tout le monde vaille que vaille. Cela économise les forces d'assaut avec 100% de résultat (un peu de "casse" éventuellement du coté des marins ou pirates).

61 pirates arrêtés, 13 membres d'équipage libérés

Au résultat, les deux navires indiens ont ainsi repêché 74 personnes : 61 pirates et 13 membres d'équipage, selon eux. Seul problème l'équipage d'origine du Vega V comptait 24 personnes : 2 Espagnols (capitaine et maître d'équipage), 3 Roumains et 19 Mozambicains. Les deux Espagnols n'étaient pas à bord du navire. Ils avaient été transférés à terre avant le voyage vers l'Inde selon les premiers interrogatoires menés par la police indienne. Ils sont "en bonne condition" a précisé la ministre des Affaires étrangères, Trinidad Jimenez, assurant qu'elle préférait continuer à mener les négociations dans la discrétion. Mais on ne sait pas le sort des 9 autres membres d'équipage : a-t-il été considéré comme pirate ? Est-il noyé ? Ou n'était-il plus également à bord du navire ? A suivre...

Nicolas Gros-Verheyde

Rédacteur en chef du site B2. Diplômé en droit européen de l'université Paris I Pantheon Sorbonne et auditeur 65e session IHEDN (Institut des hautes études de la défense nationale. Journaliste depuis 1989, fonde B2 - Bruxelles2 en 2008. Correspondant UE/OTAN à Bruxelles pour Sud-Ouest (auparavant Ouest-France et France-Soir).

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