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Une nouvelle mission SSR en 2012 sur le territoire palestinien ?

Distribution du code de conduite aux policiers palestiniens (Crédit : Eupol Copps)

Les ambassadeurs du COPS semblent avoir choisi. C'est l'option de fusion des missions EUPOL COPPS et EUBAM Rafah qui semble avoir la préférence plutôt que le statu quo ou la fermeture d'une mission. Une fusion qui n'est pas uniquement administrative mais très politique. C'est, en fait, à une nouvelle mission (civile) de soutien à la réforme du secteur de sécurité (EUSSR) de l'Autorité palestinienne à laquelle pourrait appeler l'Union européenne. Une mission destinée autant à renforcer l'Autorité face au Hamas qu'à faciliter le passage en douceur à un nouvel Etat (1).

Cette nouvelle mission reprendrait l'intégralité des fonctions exercées par les deux missions précédentes : formation de la police (routes, judiciaire...) et forces pénitentiaires de l'Autorité palestinienne et (hypothétique) surveillance du point d'entrée de Rafah. Elle prendrait également en charge la nouvelle fonction de renforcement des postes frontière autour de la bande de Gaza qui doit prendre place dans le cadre de la levée "partielle et progressive" du blocus. Mais les mandats de chacune des missions seraient gardés intacts, comme codifiés dans une nouvelle décision.

Cette option doit encore être travaillée, le CivCom (comité civil de gestion des crises) a été chargé d'affiner cette option. Il faudra aussi qu'elle soit approuvée par les partenaires internationaux. C'est déjà chose faite pour l'autorité palestinienne. Il faudra aussi négocier avec Israël (comme avec l'Egypte) parties prenantes de l'accord de 2005, notamment pour conserver la possibilité d'un éventuel "déploiement européen" le jour venu. La nouvelle mission serait opérationnelle en 2012. D'ici là, il faudra prolonger, de façon provisoire, la mission EUBAM Rafah (dont le mandat se termine le 24 mai prochain).

Avantage de cette formule selon ses concepteurs : à court terme, permettre à la mission européenne dans les territoires palestiniens "d'avoir la taille critique", donner l'occasion avec une nouvelle planification de procéder à une "révision stratégique d'ensemble" de l'action de la PeSDC au Proche-Orient ; à moyen terme, être le support à une "contribution de sécurité européenne en garantie d'un accord de paix" et (ce qui n'est pas négligeable) "accroître la visibilité de l'action de l'UE sur le terrain". Au plan interne, le lancement d'une nouvelle mission pourrait signifier tant pour la Haute représentante que pour certains Etats membres (France, Pologne, Allemagne...) que l'Europe peut continuer à jouer un rôle en matière de soutien et maintien de la paix.

(1) Même si cela reste encore anecdotique, Chypre a été le premier pays de l'Union européenne à reconnaître, à la suite de plusieurs pays d'Amérique Latine, l'Etat de Palestine dans ses frontières de 1967. Si d'autres pays européens hésitent encore à franchir le pas, plusieurs d'entre eux ont déjà ou devraient dans les mois suivants rehausser le niveau diplomatique de leurs relations avec la Palestine.

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Nicolas Gros-Verheyde

Rédacteur en chef du site B2. Diplômé en droit européen de l'université Paris I Pantheon Sorbonne et auditeur 65e session IHEDN (Institut des hautes études de la défense nationale. Journaliste depuis 1989, fonde B2 - Bruxelles2 en 2008. Correspondant UE/OTAN à Bruxelles pour Sud-Ouest (auparavant Ouest-France et France-Soir).

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