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Points de passage de Gaza : le principe de l’offre européenne acceptée

Crédit : Commission européenne

La visite (la troisième du genre) qu'a fait la Haute représentante de l'UE en Israel et Palestine, mercredi et jeudi, n'a pas été inutile. Comme l'a confié à Bruxelles2 Cathy Ashton, la Haute représentante de l'UE, dans un couloir à Budapest, avant de s'engouffrer dans une réunion, "L'offre européenne a été acceptée. Il ne s'agit pas de mettre des équipes de douaniers européens aux points de passage. Non. C'est un ensemble de mesures (un package), destinée à soutenir l'ouverture des points de passage vers Gaza, pour les doter de l'infrastructure et de l'équipement nécessaire, ainsi qu'assurer la formation des gardes-frontières (de l'Autorité palestinienne)."

En pratique, ce nouveau développement de la mission aux frontières "doit encore être précisé", explique-t-on dans l'entourage de la Haute représentante. Une discussion va maintenant avoir lieu avec les ministres des Affaires étrangères pour matérialiser cette action. Mais l'objectif est de revitaliser le tissu économique à Gaza. "Nous avons besoin de permettre aux enfants d'aller à l'école et à la population de reconstruire leurs maisons et pouvoir vivre leur vie", explique la Haute représentante. Cet effort s'accompagnera d'un effort économique européen mais pas seulement. Le Japon, ainsi, devrait son assistance en "coordination avec l'UE", selon les termes même du ministère des Affaires étrangères nippon en mettant sur la table 8,5 millions de $ pour revitaliser le tissu des PME.

Mais du coté du ministre israélien des Affaires étrangères, Avigdor Lieberman, on reste toujours aussi réticent, du moins publiquement, cherchant à lier l'ouverture à Gaza à une coopération européenne à la lutte contre la contrebande d'armes: "Je peux vous assurer qu'au moment où la contrebande des armes vers Gaza cessera, il en ira de même pour le siège" a-t-il expliqué peu après sa rencontre avec la diplomate en chef de l'UE.

Réunion du Quartet et conférences des donateurs

Autre acquis, une série de réunions internationales. Tout d'abord, le principe d'une réunion du Quartet, qui ne s'est plus réuni depuis septembre, a été confirmé. Le principe en avait été débattu à l'ONU en décembre. Cette réunion devrait se tenir "aussi vite que possible" en Europe : selon toutes vraisemblances,  à Davos ou à Munich, début février ; la plupart des acteurs politiques étant présents notamment à cette dernière réunion consacrée à la "sécurité".

L'objectif est "d'aider à trouver une solution face à l'impasse actuelle" explique la Haute représentante dans un communiqué. Si les Russes demandaient depuis longtemps une telle réunion, les Américains n'étaient pas très chauds. Car inévitablement, une telle réunion va pointer du doigt l'échec de l'initiative américaine et l'absence d'un plan de secours. "L'UE a la volonté et l'engagement de contribuer à une solution négociée et à des accords de fin du conflit" a expliqué Cathy Ashton.

L'UE veut aussi "continuer à soutenir les efforts de construction de l'Etat palestinien". Autre réunion, en février, celle la conférence des donateurs  à Paris également en février. Elle sera suivie en avril d'une réunion du comité de liaison ad hoc sur la coordination de l'assistance aux Palestiniens (AHLC), à Bruxelles.

Nouvelle condamnation de la colonisation

Le gouvernement israélien n'entend pas se laisser dicter son agenda par la communauté internationale. Et la politique de colonisation continue avec la démolition de l'Hotel Shepherd. Démolition condamnée fermement par les USA et l'UE. Cathy Ashton a ainsi publié un communiqué dimanche soir condamnant "fortement la démolition de l'Hotel Shepherd et la construction planifiée d'un nouveau lotissement illégal". "Je redis que ces construction sont illégales au regard de la loi internationale - a expliqué Cathy Ashton. "Elle mine la confiance entre les parties et constitue un obstacle à la paix. En outre, nous rappelons que Jérusalem Est fait partie du territoire palestinien occupé; l'UE ne reconnaît pas l'annexion par Israël."

Nicolas Gros-Verheyde

Rédacteur en chef du site B2. Diplômé en droit européen de l'université Paris I Pantheon Sorbonne et auditeur 65e session IHEDN (Institut des hautes études de la défense nationale. Journaliste depuis 1989, fonde B2 - Bruxelles2 en 2008. Correspondant UE/OTAN à Bruxelles pour Sud-Ouest (auparavant Ouest-France et France-Soir).

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