Il faut une stratégie globale pour le Sahel, demandent les eurodéputés
(BRUXELLES2) Plusieurs eurodéputés ont demandé aujourd'hui à l'Union européenne et à sa Haute représentante pour les Affaires étrangères d'être un peu plus engagée sur la question du Sahel. C'est le cas du Français Arnaud Danjean, président de la sous-commission "sécurité et défense" du Parlement européen, qui a pris la parole aujourd'hui à Strasbourg au nom de la plupart des groupes politiques (sauf la GUE, gauche unie européenne). L'Union européenne doit se doter « rapidement d'une stratégie globale, intégrée, capable de combiner les nécessaires politiques de développement et d'ambitieuses politiques de sécurité » a-t-il demandé. « Une approche plus coordonnée régionalement et utilisant tout l'éventail des instruments que l'UE peut mobiliser est désormais indispensable pour faire face à une situation extrêmement préoccupante ».
L'urgence ici n'est pas théorique. Chaque Français a, bien entendu, à l'esprit la mort des deux jeunes Français enlevés au Niger récemment. Mais il reste aussi plusieurs otages. Et le danger reste présent. Il faut bien prendre pleinement conscience de « la réalité des menaces que font peser réseaux terroristes et réseaux criminels sur la stabilité de la Mauritanie, du Niger et du Mali, mais aussi sur la sécurité même du continent européen" a expliqué Arnaud Danjean. « Il y a peu de zones aussi proches de l'Europe, recelant d'autant de menaces pour notre sécurité, dans lesquelles l'Union européenne peut et doit enfin concrétiser l'approche globale promue par le traité de Lisbonne et qui a motivé la création du Service Européen d'Action Extérieure ».
NB : La question du Sahel devrait faire l'objet de conclusions politiques au conseil des ministres de l'UE mais la fameuse stratégie "sécurité et développement" qui devrait être présentée en janvier le sera finalement en février. Un premier débat au COPS, le comité politique et de sécurité de l'UE, est prévu début février. Et elle devrait être entérinée par les ministres des affaires étrangères le 21 février.
(Nicolas Gros-Verheyde)