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La mission “sécurité” pour la Somalie, toujours à l’étude…

(BRUXELLES2) Carl Bildt, le ministre suédois des Affaires étrangères, l'a confirmé aujourd'hui, au nom de l'Union européenne : la mise en place d'une mission européenne de stabilisation pour la Somalie pourrait ne pas être décidée fin juillet par les 27 ministres des Affaires étrangères. Ce n'est pas encore mûr, m'a-t-il expliqué quand je lui ai posé la question lors d'un discret point de presse: « Nous étudions diverses options. Le débat est en cours. La situation est délicate, en constante évolution. Il faut donc étudier de près toutes les possibilités et surtout toutes les impossibilités ». Quant au récent enlèvement de deux agents français, présents à Mogadiscio, pour assister l'armée somalienne, même s'il n'a pas voulu le commenter, Carl Bildt a indiqué que cela «devrait encore plus compliquer la tâche ».

Parmi les options étudiées à l'Union européenne figure la possibilité d'entraîner les forces de sécurité somaliennes - un projet que la France devrait démarrer en septembre et qui a été proposé aux autres partenaires européens en mai. Mais l'entraînement de militaires n'est pas vraiment du goût de tous les Etats membres, peu habitués à un tel engagement militaire. Seconde option : la formation de policiers, voire de juges somaliens, propres à renforcer l'Etat de droit, mais "off shore". C'est-à-dire, hors de Somalie - pays trop dangereux pour y mener sur place ce type d'actions. Un peu comme on l'a pratiqué, avec l'opération Eujust Lex en Iraq, où policiers et juges sont venus se former dans des pays proches (Jordanie, etc...) ou en Europe. Autre option : davantage en lien avec l'action anti-piraterie : la formation de gardes-côtes. Avec un souci, poser suffisamment de gardes-fous, pour éviter que ces gardes-côtes, une fois formés ne passent de l'autre coté et deviennent "d'excellents pirates".Une nouvelle action PESD prend donc du retard. Mais c'était attendu. Javier Solana, le haut représentant de l'UE, avait d'ailleurs, en juin, sonné un peu les cloches des Etats membres, les rappelant à leurs engagements (lire ici).

Nicolas Gros-Verheyde

Rédacteur en chef du site B2. Diplômé en droit européen de l'université Paris I Pantheon Sorbonne et auditeur 65e session IHEDN (Institut des hautes études de la défense nationale. Journaliste depuis 1989, fonde B2 - Bruxelles2 en 2008. Correspondant UE/OTAN à Bruxelles pour Sud-Ouest (auparavant Ouest-France et France-Soir).

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