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Des appels à candidatures pour les comités et groupes de travail PESC/PeSDC

Mesdames, messieurs les diplomates, à vos CV ! La Haute représentante, Cathy Ashton, vient de publier plusieurs appels à candidatures pour occuper les postes de présidents de différents comités et groupes de travail du Conseil en matière de politique étrangère ou de défense. Compétences en la matière et, surtout, forte recommandation de l'Etat concerné attendu. L'appel à candidatures est, en effet, ouvert également aux diplomates des pays membres. C'est un peu l'objectif d'ailleurs...

Des comités plus importants que leur ombre

Retour en arrière. Nous sommes quelques semaines avant l'entrée en vigueur officielle du Traité de Lisbonne qui a prévu de placer sous présidence constante non seulement le Conseil des ministres des affaires étrangères mais aussi les comités et groupes de travail qui en dépendent. Les 27 agréent, alors, une répartition des présidence des différents groupes, selon leur thématique, et une mise en place progressive (1). Un travail qui, pour être effectué dans l'ombre, n'en est pas moins important. C'est de ces comités que partent et s'élaborent toutes les décisions importantes en matière de politique étrangère et de défense européenne. L'accord n'a donc pas été évident au départ.

Des délégués de la Haute représentante

Pour les comités et groupes placés sous l'autorité du Haut représentant, il était prévu qu'un délégué exerce, en son nom, la présidence du groupe. Un délégué nommé par la Haute représentante. Le premier de ces comités, le COPS, le comité politique et de sécurité, aura un président fixe, nommé spécialement de haut rang. Son nom est désormais connu, c'est le Suédois Olof Skoog, qui exercera ses fonctions à partir du 1er janvier. Pour les autres, il était convenu que c'était le directeur ou le chef d'unité compétent ou quelqu'un de son service qu'il désignerait. C'est ce qui était d'ailleurs prévu dans l'organigramme conçu au mois de juillet dans le cabinet de la Haute représentante. Et cela était conforme à la pratique suivie jusqu'ici par les Etats membres qui déléguaient le fonctionnaire compétent, venant de la RePer - Représentation permanente (civile) - ou de la RepMil - Représentation permanente militaire - le plus souvent.

Commentaire : un lot de consolation ?

L'appel à candidatures lancé ces derniers jours pour certains groupes procède donc d'une autre logique. En ouvrant la présidence à tous les diplomates européens (Conseil, Commission, Etats membres), cela permet, de fait, à la Haute représentante d'offrir une sorte de "lot de consolation" aux Etats qui n'ont pas pu obtenir soit le poste de représentant au COPS, soit d'autres postes au sein du service diplomatique. A supposer (ce qui reste à confirmer) que ceux-ci n'exerceront pas de fonction administrative équivalente au sein du service diplomatique, cela risque de générer une chaine "politique" qui doublonnera la chaine "politico-administrative" habituelle... Bonjour la confusion !

NB : Sont concernés, notamment : le groupe politico-militaire (PMG), le comité de gestion civile de crises (Civcom), le comité des droits de l'homme (COHUM), et certains comités géographiques ( le groupe de travail Afrique COAFR, celui pour l'Europe de l'Est...).

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Nicolas Gros-Verheyde

Rédacteur en chef du site B2. Diplômé en droit européen de l'université Paris I Pantheon Sorbonne et auditeur 65e session IHEDN (Institut des hautes études de la défense nationale. Journaliste depuis 1989, fonde B2 - Bruxelles2 en 2008. Correspondant UE/OTAN à Bruxelles pour Sud-Ouest (auparavant Ouest-France et France-Soir).

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