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La flexibilité des battlegroups: “une avancée extrêmement limitée”

(BRUXELLES2) L’accord conclu par les Ministres de la Défense en novembre 2009 (1) visant à améliorer l'utilisation des Battle groups sera-t-il suffisant pour résoudre les problèmes des Battle groups ?« Non » semble-t-il. La force de réaction rapide semble encore condamnée à être d'un déploiement lent !, selon une formule que j'avais employée dans le passé.

Le Conseil détient toujours le pouvoir. Apparemment cet avis semble partagé. Caroline Henrion, chercheuse stagiaire au GRIP (Groupe de Recherche et d'Information sur la Paix et la Sécurité), vient ainsi de publier une courte d'analyse sur les groupements tactiques, où elle détaille les dernières évolutions. Sa conclusion est sans appel. Cette avancée est avant tout « technique », estime-t-elle. Elle « ne résout pas le problème essentiel de la complexité du système de choix des opérations. En effet, même si l’usage des groupements tactiques acquiert désormais une certaine flexibilité, le Conseil détient toujours le pouvoir sur la décision finale. Il ne s’agit que d’une décision illusoire, masquant une avancée extrêmement limitée. »

La crédibilité de l'Europe en jeu. « Le fait qu’ils n’aient jamais été déployés, principalement à cause du manque de cohérence et de volonté politique des États membres, a souligné la contradiction entre ce que l’Europe voudrait être et ce qu’elle est, un système intergouvernemental d’États qui ne sont pas encore prêts à partager certaines de leurs compétences nationales.  Les difficultés observées par les groupements tactiques ont montré que l’Europe était encore loin de posséder des capacités communes efficaces. En attendant, une solution doit être trouvée à l’utilisation des groupements tactiques si l’on souhaite que cet instrument soit maintenu. La crédibilité de l’Europe est en jeu. » conclut Caroline Henrion.


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(1) Lire : Des Battle groups (un peu) plus souples d'emploi

Nicolas Gros-Verheyde

Rédacteur en chef du site B2. Diplômé en droit européen de l'université Paris I Pantheon Sorbonne et auditeur 65e session IHEDN (Institut des hautes études de la défense nationale. Journaliste depuis 1989, fonde B2 - Bruxelles2 en 2008. Correspondant UE/OTAN à Bruxelles pour Sud-Ouest (auparavant Ouest-France et France-Soir).

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