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Des battlegroups permanents, financés en commun ?

Personnel du Battlegroup 2011 (Crédit : Ministère autrichien de la Défense)

(BRUXELLES2) C’est la préconisation qui pourrait figurer dans le rapport sur la coopération civilo-militaire, en discussion au Parlement européen. En effet, selon le projet de rapport (1) du député européen Christian Ehler (CDU), les députés pourraient appeler les Etats membres à être plus audacieux, notamment en rendant les Battlegroups « plus utilisables et plus souples » d’emploi mais surtout en rénovant, de façon plus drastique, le financement comme le concept même du battlegroup.

1. Un financement commun

Le majeur obstacle est financier a expliqué Christian Ehler en séance de commission ce lundi. « Il n’y a pas de financement raisonnable, c’est pénaliser celui qui les met à disposition. Et le Traité de Lisbonne n’a rien prévu sur la question. » Il faut donc, préconise-t-il dans son rapport, que les Etats doivent membres dégagent un « accord sur l’extension de la notion de coûts communs » liés à l’utilisation de groupements tactiques sur le mécanisme Athena ou sur le « financement commun de la totalité du coût des opérations de gestion de crise ». On ne peut laisser aux Etats membres de garde « une charge disproportionnée dans un contexte budgétaire difficile ».

2. Utilisation civilo-militaire

Le rapport demande aux Etats membres de rendre des groupements tactiques « plus utilisables et plus souples », d’améliorer leur utilisation pour les opérations civilo-militaires de secours humanitaires (dans le respect des directives d’Oslo sur l’utilisation des ressources militaires et de protection civile dans le cadre des opérations de secours en cas de catastrophe) (2). Il suggère également qu’il comprenne « des unités civiles ou des spécialistes (...) comme les Unités de police intégrées (UPI) pour leur permettre de mener des missions plus variées ».

3. Des battlegroups moins provisoires

Il faut concevoir les Battlegroups « comme des partenariats à long terme et de s’abstenir de les dissoudre à l’issue de leur période de mise en attente ».

(1) Ce rapport doit encore être discuté le 26 octobre en sous-commission défense et le 28 octobre en commission affaires étrangères, avant d'être soumis à la plénière. Mais il semble réunir un quasi-consensus de la part des groupes politiques (Gauche exceptée).

(2) Sur le même sujet, on peut lire : Utiliser les battlegroups en cas de catastrophe ?

(Nicolas Gros-Verheyde)

Nicolas Gros-Verheyde

Rédacteur en chef du site B2. Diplômé en droit européen de l'université Paris I Pantheon Sorbonne et auditeur 65e session IHEDN (Institut des hautes études de la défense nationale. Journaliste depuis 1989, fonde B2 - Bruxelles2 en 2008. Correspondant UE/OTAN à Bruxelles pour Sud-Ouest (auparavant Ouest-France et France-Soir).

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