Le dernier conseil d’Alexander Weis : un peu de concurrence ne nuirait pas
(BRUXELLES2) (A Gand) Pour Alexander Weis, le directeur de l’Agence européenne de défense, c’est son dernier conseil des Ministres de la Défense à Gand, ces 23 et 25 septembre. Nommé en octobre 2007, il doit, en effet, partir dans les prochains jours ; le 30 septembre, très exactement. Et on attend la nomination de son successeur prochainement (1). En deux minutes, je lui ai demandé de résumé ce qui pourrait son conseil pour son successeur(e). « Nous n’avons pas d’autre alternative, en Europe, que de coopérer, et mieux coopérer » assure-t-il. Mais « nous avons besoin d’ouvrir un peu nos marchés, d’y insérer un peu de compétition. Regardez : 80% des marchés qui sont passés aujourd’hui le sont sans concurrence. Or on en a besoin. Je sais bien – ajoute-t-il — que l'industrie de défense a ses spécificités, que cela ne fonctionne pas comme un autre marché, comme l'automobile, par exemple. Mais quand même ». Et il explique : « Actuellement, face à la crise, nous avons trois choix : obtenir un meilleur rapport qualité / prix de nos investissements, économiser ou donner des subventions à l'industrie. Nous ne pouvons pas faire l'un et l'autre. Les Etats membres doivent donc choisir : soit économiser les deniers publics, soit subventionner leur industrie. C'est pourquoi, je pense profondément qu'un peu d'ouverture ne nuirait pas ». Quant à savoir si l'Europe pourrait mettre en place un "Foreign Military Sales", il sourit (décidément Gand est la soirée des sourires, voir Conversation avec Herman Van R.) mais ne répond pas. Ou plutôt son sourire est éloquent. Il signifie : vous rêvez, cher ami, impossible, les Européens sont trops divisés...
(1) C’est la Haute représentante qui fait la proposition du futur directeur de l'Agence. Et c'est au Conseil d'administration, composé des ministres de la Défense de le choisir (26 Etats membres sont au conseil d’administration). Trois candidats sont actuellement en lice, selon mes informations, de nationalité : française (normalement le favori mais cela fait beaucoup de Français nommés par Cathy Ashton), finlandaise ou italienne.
(Nicolas Gros-Verheyde)