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Nouvelle orientation pour la mission Eusec au Congo

(BRUXELLES2) Le comité politique et de sécurité (COPS) a approuvé une nouvelle orientation pour la mission européenne d'assistance pour la réforme du secteur de la sécurité (EUSEC) au Congo. Mission qui est prolongée jusqu'au 30 septembre 2012. A sa création, en mai 2005, cette mission était conçue essentiellement pour supporter le processus d'intégration des ex-combattants dans une seule force, les Forces Armées de la République démocratique du Congo (FARDC), dans un contexte difficile la pacification de l'est du Congo et soutenir le processus de réforme en cours dans l'armée. Ces objectifs ne sont pas encore tout à fait atteints mais engagés. Entretemps un nouveau plan de réforme des FARDC a été proposé, s'étalant de 2009 à 2025. C'est ce processus que la nouvelle mission EUSEC devra accompagner avec de nouveaux objectifs : la modernisation de la logistique, la relance du système de formation, et la lutte contre les violences sexuelles (1).

Dans cette première phase, EUSEC a mené un travail, discret mais nécessaire, de recensement et d'identification des membres des forces armées (avec distribution de cartes d'identité), de remise en place de la chaîne de paiement (nécessaire pour s'assurer que chacun reçoit bien sa paie) et de différents appuis, notamment en matière de réseau (informatique...). Un volet important a été consacré à soutenir la remise en place du circuit de formation avec la réhabilitation et la remise en route de certains locaux de l'école d'application du Centre supérieur militaire (CSM) de Kinshasa - un projet essentiellement soutenu par les Britanniques - et d'une école de sous-officiers à Kitona. L'objectif est maintenant de recréer une école d’administration / logistique et l'académie militaire pour officiers, à Kananga dans la province du Kasaï occidental.

Réduction de la voilure

Général Padiri et Général Michel à l'ouverture à Lubumbashi (crédit : Conseil de l'UE / EUSEC T.Slätis)

Au niveau de la structure de la mission, celle-ci reste sensiblement identique avec une direction, un département soutien administratif et logistique, un département d'experts, un département de conseil et d'assistance. La cellule projets - déjà mise en place - a été entérinée et surtout renforcée. La plupart du personnel sera basé à Kinshasa, mais le déploiement à l'est de la RDC de certains experts est également prévu.

Le nombre de personnes affectées à la mission pourrait diminuer passant de 60 experts internationaux (dont 50 détachés par les Etats membres) et 55 employés locaux à 50 experts internationaux (dont 40 détachés par les Etats membres) et 36 employés locaux.

Le budget de la mission est de 12,6 millions d'euros sur la première année (jusqu'à septembre 2011).

Pas de fusion des deux missions de l'UE

L'Union européenne voulait aller plus loin et fusionner ses deux missions EUSEC et EUPOL (police) mais les autorités congolaises s'y sont opposées, préférant avoir 2 profils différents pour répondre aux interlocuteurs congolais. Coté européen, on est cependant tout disposé à mettre en commun certaines expertises, "mutualiser certaines fonctions" (comme il est mentionné dans le projet de décision) pour éviter les redondances. Il s'agit également de mettre en application le nouveau dispositif issu du Traité de Lisbonne, en travaillant plus étroitement avec l'ambassadeur de l'UE sur place. Ainsi le chef de la mission EUSEC agira comme "conseiller défense" de l'ambassadeur.

(1) Selon le projet de décision, la mission a 5 objectifs :

  • le maintien de l'appui au niveau stratégique;
  • l'appui à la consolidation de l'administration et à la mise en place d'un système de gestion des ressources humaines s'appuyant sur les travaux en cours;
  • l'appui à la modernisation de la logistique;
  • l'appui à la relance du système de formation, particulièrement des cadres, avec notamment le soutien au projet d'École d'administration et d'Académie militaire à Kananga et aux études pour l'École de la logistique à Kinshasa;
  • la poursuite à leur mesure des activités liées à la lutte contre l'impunité dans les domaines du respect des droits de l'homme y inclus les violences sexuelles.

(Nicolas Gros-Verheyde)

Nicolas Gros-Verheyde

Rédacteur en chef du site B2. Diplômé en droit européen de l'université Paris I Pantheon Sorbonne et auditeur 65e session IHEDN (Institut des hautes études de la défense nationale. Journaliste depuis 1989, fonde B2 - Bruxelles2 en 2008. Correspondant UE/OTAN à Bruxelles pour Sud-Ouest (auparavant Ouest-France et France-Soir).

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