Premières consultations pour une mission “gardes-côtes” de l’UE au Yemen et Djibouti
(B2) Ce n'est pas encore fait ! Mais on progresse... lentement.
A Luxembourg, les ministres des Affaires étrangères ont bien sûr prolongé l'opération européenne anti-piraterie Atalanta pour deux ans (1). Mais ils ont également eu une discussion avec le Rear Admiral Hudson sur le bilan des opérations et les évolutions futures. Parmi celles-ci, une mission "gardes-cotes" dans les pays riverains. Pour être plus exact, la "construction d'une capacité maritime régionale" dans la corne de l'Afrique, selon la terminologie officielle.
Mission exploratoire au Yemen et Djibouti
Une mission exploratoire s'est ainsi rendue au Yemen et à Djibouti. Deux pays riverains qui hébergeront l'un le centre de formation et documentation (à Doraleh, Djibouti), l'autre le centre de partage de l'information (à Sanaa, Yemen), initiatives soutenues et financées par l'Organisation maritime internationale, le Japon et l'Union européenne. Le retour est « très positif », selon mes informations. Les gouvernements du Yemen et de Djibouti sont « demandeurs » que l'UE renforce sa coopération dans ce domaine et prêts à coopérer pour cela. Maintenant il reste à déterminer comment cela peut s'articuler avec les différentes initiatives bilatérales entamées sur place par des pays tiers (Etats-Unis, Japon...) comme certains Etats membres (France notamment). Espérons que cela ira plus vite maintenant !
Un dossier qui traîne, coté européen
C'est, en effet, juillet 2009 que les Ministres se mettent d'accord sur la nécessité d'une telle mission (2). Un document sur une possible action de la PeSDC est élaboré et présenté en décembre (3). Et des discussions commencent dans les groupes de travail (CIVCOM et groupe politico-militaire). Le COPS a demandé des études complémentaires, notamment pour clarifier le champ d'un action au titre de la PeSDC et délimiter ses tâches avec les autres instruments de l'UE (certains Etats ne sont pas très chauds pour une action nouvelle de la PeSDC).
Le Yemen renforce son dispositif, à l'aide des Américains
Au Yemen, le gouvernement a déclaré vouloir établir une ligne de surveillance de ses côtes qui s'étirent sur plus de 2000 km, de la mer rouge à Oman. Il planifie ainsi la mise en place d'une base de gardes-côtes à Hadramout, province la plus à l'est du pays, qui permettra de compléter le dispositif prévu, en septembre dernier, pour établir des centres anti-pirateries dans les villes portuaires de Aden et Mukkhala dans le Golfe d'Aden et d'Hudeidah dans la mer rouge.
Ce renforcement est soutenu par les Américains qui - dans le cadre de leur programme foreign military sales (FMS) program - ont déjà livré 20 navires de gardes-côtes au Yemen et s'apprêtent à en livrer deux autres, commandés aux chantiers navals américains Bollinger pour un coût de 28 millions $ (livraison prévue en 2011).
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