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Mettre fin à l’impunité des pirates. La priorité, selon les USA

Countryman_150_1.jpg(BRUXELLES2) Déjouez ou arrêtez les pirates c'est bien, les juger c'est mieux. En quelques mots, c'est le sens de l'intervention de Thomas
Countryman,
Principal Deputy Assistant Secretary for Political-Military Affairs Secrétariat d'Etat (USA), jeudi, lors du séminaire piraterie au Parlement européen. « Nous avons les BMP Best management practices, l'Etat du pavillon doit tout faire pour qu'elles soient appliquées, ce n'est pas cher. Des forces maritimes comme Eunavfor, c'est essentiel, cela coûte cher. Mais c'est nécessaire » a-t-il expliqué. Mais « la poursuite judiciaire contre les pirates est sans doute la plus importante tâche aujourd'hui que nous ayons à mener. Il est nécessaire de mettre fin à la perception de l’impunité dont bénéficient les pirates. »

Une responsabilité de tous

« Nous croyons que tous les Etats ont une responsabilité de poursuivre les pirates. Ce n'est pas une obligation légale  mais une question de responsabilité (1) : pour l'Europe, les USA, les Etats du région. Une responsabilité mondiale. Aux Etats-Unis, nous avons pris notre part de responsabilité » précise-t-il comme une petite pique par rapport à la timidité des pays européens pour traduire les pirates devant leurs tribunaux. « Nous n'avons pas hésité à traduire des suspects arrêtés par nos navires pour les juger devant les tribunaux américains ». Et Countryman de compléter « Nous devons avoir comme un objectif de poursuivre les organisateurs, pas seulement les centaines de pauvres hommes qui vont sur les bateaux. On doit poursuivre les financeurs, les organisateurs de la piraerie. Cela doit être un objectif pour chacun d’entre nous. »

Les Américains estiment aussi prioritaires de renforcer la capacité de réaction des Etats de la région. Ils semblent, en revanche, plus réticents à agir sur le Puntland (ainsi que le prônait le Rear Admiral Hudson, lire ici).

(Nicolas Gros-Verheyde)

(1) Les Etats-Unis n'ont pas ratifié la convention de Montego Bay, d'où cette nuance.

Nicolas Gros-Verheyde

Rédacteur en chef du site B2. Diplômé en droit européen de l'université Paris I Pantheon Sorbonne et auditeur 65e session IHEDN (Institut des hautes études de la défense nationale. Journaliste depuis 1989, fonde B2 - Bruxelles2 en 2008. Correspondant UE/OTAN à Bruxelles pour Sud-Ouest (auparavant Ouest-France et France-Soir).

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