Les marins du Mv RIM se rebellent et se libèrent des pirates (Maj2)
(BRUXELLES2) L'équipage du navire libyen Mv RIM a repris le contrôle de son navire qui avait été capturé par les pirates, apprend-on du QG d'Atalanta, l'opération européenne anti-piraterie. Parmi les dix membres d'équipage, tous syriens, un des marins a été gravement blessé durant l'incident. Le Mv RIM qui bat pavillon nord-coréen avait été capturé dans le Golfe d'Aden, au nord du corridor, le 2 février dernier.
La "libération" s'est déroulée au large des côtes somaliennes, au sud-est de Garacad, une cité refuge pour les pirates. Averti, le navire espagnol d'EUNAVFOR, le Victoria, qui était à 100 miles nautiques, a fait route sur le navire sur ordre du commandant de la force européenne. Il a envoyé son hélicoptère pour faire une première reconnaissance. Il a pu ainsi confirmer que le navire était aux mains de l'équipage. D'autres pirates, qui étaient dans le secteur à bord d'un autre navire piraté, le Voc Daisy, ont bien décidé de mener une contre-offensive. Mais l'arrivée de l'hélicoptère espagnol les en a dissuadés.
Un RHIB du Victoria a alors amené vers le navire marchand unec équipe de sécurité, avec médecin et infirmier. Les conditions climatiques ont empêché une évacuation par bateau, c'est par l'hélicoptère que le blessé a été transporté. Il a été alors traité par le médecin de bord du Victoria.
Une capture mouvementée
Selon l'ONG Ecoterra, cette libération serait le fait de rivalités internes entre plusieurs bandes pirates qui aurait fait 9 morts parmi les Somaliens. 6 pirates auraient été faits prisonniers, selon elle, et gardés à bord. La capture du navire n'avait pas été de tout repos pour les pirates. A LasKorey, sur la côte somalienne du Golfe d'Aden. des coups de feux sont échangés avec les forces du Puntland. Arrivé à Garacad, leur repaire, des "ainés" auraient cherché à s'interposer, et les pirates obligés de déménager, avaient mis le cap aux alentours de Kulub. Des négociations avaient été entamées avec le propriétaire libyen du bateau. Négociations difficiles semble-t-il au point que les pirates avaient menacé de tuer leurs otages. Le tout sous le nez de navires de guerre, souligne Ecoterra. Un incident - avec tir provenant des pirates - ayant même eu lieu.
Interrogation sur la cargaison
Le Mv RIM se dirigeait de l'Erythrée vers le Yemen quand il a été capturé par les pirates. Des interrogations se posent sur sa cargaison, selon l'ONG Ecoterra qui souligne que la rançon de 3 millions de $, demandée par les pirates, est disproportionnée par rapport à ce type de bateau et d'équipage. Certaines rumeurs font état de transport d'armes. En tout cas, le MV RIM n'est ni enregistré au MSCHOA (le système anti-piraterie de la marine marchande de l'UE) ni de l'UKMTO (dispositif britannique). Et il n'est pas couvert par les accords de l'ITF (International Transport Workers' Federation) ni n'a une assurance appropriée.
(Nicolas Gros-Verheyde)
(crédit photo : Marine espagnole) mis à jour le 5 juin