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La mission EUJUST Lex en Irak, prolongée de 2 ans, pénètre dans le pays

DiazAlcantud-UE100615.jpg(BRUXELLES2) Les Européens ont décidé, le 14 juin, de prolonger de deux ans supplémentaires leur mission Etat de droit en Irak (EUJUST Lex) (1). Cette mission qui, a pour objectif de former les nouveaux responsables judiciaires, policiers, pénitentiaires du pays, a déjà formé, depuis son démarrage en 2005, 3266 agents lors de 118 sessions de formation.

Transfert en Irak

Cette prolongation de deux ans s'accompagne d'une transformation de la mission non pas dans ses tâches mais ses modalités. Cette mission fonctionnait jusqu'ici "off shore", hors d'Irak, soit dans les pays proches (Jordanie...), soit dans les Etats membres. Un premier mouvement avait été observé depuis plus d'un an visant à s'implanter dans le pays. Un projet-pilote avait ainsi été approuvé (lire : La phase pilote de la mission "Etat de droit" en Irak, approuvée par les 27).

Ce mouvement va s'amplifier et son chef, le Colonel Espagnol Francisco Díaz Alcantud, qui a donné une petite conférence de presse aujourd'hui, entend bien que d'ici un an, la moitié du personnel soit sur le terrrain. La Mission va ainsi transformer son "antenne" de Bassorah en un bureau à part entière en plus du bureau de Bagdad et de celui d'Erbil (Kurdistan).

La mission doit rapidement (d'ici l'été) augmenter de moitié son effectif. le recrutement de 25 personnes supplémentaires environ est en cours, ainsi que nous l'annoncions (voir Les missions Etat de droit au Kosovo et Irak recrutent). "En fonction de l'évolution de la situation en Iraq et pendant la mise en oeuvre du nouveau mandat, le chef de mission et la majeure partie de son équipe déménageront de Bruxelles en Iraq et seront affectés à Bagdad dès que la situation le permettra." précisent les 27.

Côté sécurité, le colonel Alcantud estime que le risque du terrorisme existe toujours, même s'il a diminué. Et la mission bénéficie de l'assistance des forces britanniques à Bagdad et Bassorah, ainsi que d'un contractant privé.

La réappropriation par les Irakiens 

Certains principes restent cependant acquis. Comme le fait pour les participants de "pouvoir assister aux activités menées dans le pays qui les concernent, quel que soit l'endroit où elles ont lieu".Il n'est ainsi pas question d'encourager une segmentation du pays en communautés. Les 27 insistent également sur la nécessité de mieux "coordonner les actions entreprises pour sélectionner, contrôler, évaluer, suivre et structurer le personnel suivant la formation, en vue d'une poursuite de la prise en charge par les Iraquiens". Il faut "favoriser la réappropriation par les Irakiens" de la formation de leur personnel explique le Colonel Alcantud.

Améliorer la coordination avec les autres missions

Enfin, les 27 voudraient voir mieux appliquer une  "coordination étroite entre l'EUJUST LEX-IRAQ et les États membres fournissant une formation (qui) est nécessaire pendant la phase de planification et la phase de mise en oeuvre. Cette coordination doit notamment se traduire par la participation des missions diplomatiques des États membres concernés en Iraq, ainsi que par l'établissement de contacts avec les États membres fournissant actuellement une formation utile du point de vue de la mission."

(Nicolas Gros-Verheyde)

(1) Décision à télécharger ici. NB : annoncée en avril, la décision n'avait pu être formalisée lors du Conseil de mai.

(crédit photo : Conseil de l'UE)

Nicolas Gros-Verheyde

Rédacteur en chef du site B2. Diplômé en droit européen de l'université Paris I Pantheon Sorbonne et auditeur 65e session IHEDN (Institut des hautes études de la défense nationale. Journaliste depuis 1989, fonde B2 - Bruxelles2 en 2008. Correspondant UE/OTAN à Bruxelles pour Sud-Ouest (auparavant Ouest-France et France-Soir).

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