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Brève blog

Nouvel équipement de l’armée UK en Afghanistan: le préservatif

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(BRUXELLES2) La campagne a été lancée, très officiellement, dans le journal du ministère de la défense britannique à destination des soldats "Soldier". Il s'agit de rappeler aux femmes engagées dans l'armée et, surtout, à celles sur le terrain, l'utilité des préservatifs pour éviter de tomber enceinte ou d'attraper le virus HIV.

L'accroche est pour le moins suggestive ! Avec une série de petites phrases de dragues - "Salut ma belle ! Envie d'un verre, vous venez souvent ? Nous sommes faits l'un pour l'autre !..." - mais finit de façon plus abrupte par "Votre test est positif".

"50 mecs pour une femme", "gardez le contrôle"

Au-dessous, le linéaire se veut encore plus direct : "En déploiement, il y a 50 mecs pour une femme, alors vous entendrez ces phrases, et plus encore. Si vous avez des relations sexuelles sans préservatif, vous risquez une grossesse non prévue et des maladies sexuellement transmissibles, y compris le VIH, le virus du SIDA". "Gardez le contrôle et insistez toujours pour utiliser un condom".

L'armée britannique brise un tabou sur les relations sexuelles sur le terrain

L'affiche est signée, très officiellement, de l'armée. Si l'armée britannique dénie tout encouragement aux relations sexuelles sur un des théâtres d'opération, il n'en demeure pas moins qu'elle est décidée à prendre... le taureau par les cornes ! Elle lève ainsi un tabou qui pèse encore sur nombre d'armées européennes (notamment en France). Ainsi que le précise le Daily Mail qui révèle l'information, en sept ans d'engagement (entre janvier 2003 et février 2009), il y a eu au moins 133 militaires britanniques qui sont reparties chez elles car elles allaient devenir mères : 102 d'Irak et 31 en Afghanistan.

Interdites en théorie, permises en pratique

Si la règle militaire proscrit le "sexe" en zone de guerre ("no-touching" rule), en fait, il n'en est rien. Honnêtement, on
voit mal comment il pourrait en être autrement. Au camp Bastion, servent ainsi 8.500 Britanniques dont 700 femmes ! De façon assez pragmatique, sur le terrain, les commandants ferment les yeux. Du moins quand il s'agit de relations entre soldats d'un rang similaire car cela ne compromet pas la qualité opérationnelle. En revanche, s'il y a des relations entre un (ou une) officier et un(e) militaire de rang moins élevé, des sanctions disciplinaires peuvent, en outre, être prononcées, allant jusqu'à l'éviction de l'armée.

(Nicolas Gros-Verheyde)

Nicolas Gros-Verheyde

Rédacteur en chef du site B2. Diplômé en droit européen de l'université Paris I Pantheon Sorbonne et auditeur 65e session IHEDN (Institut des hautes études de la défense nationale. Journaliste depuis 1989, fonde B2 - Bruxelles2 en 2008. Correspondant UE/OTAN à Bruxelles pour Sud-Ouest (auparavant Ouest-France et France-Soir).

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