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Israël joue un jeu dangereux pour l’UE. Ashton dit “la paix maintenant”

(BRUXELLES2) Cathy Ashton est donc en visite au Moyen-Orient. Première visite d'importance pour la Diplomate en chef de l'UE qui pourra signer ici l'occasion de faire taire certaines critiques. Son premier discours, à défaut d'être tout à fait neuf du coté des Européens, est, en tout cas, limpide et clair.

La paix maintenant

« Ma visite », a-t-elle expliqué lors de sa première étape au Caire (Egypte), lors d'une visite à la Ligue arabe, a « pour objectif de monter l'importance soutenue que l'Unione européenne atache à la résolution du conflit arabo-isralien. Il en est de l'intérêt vital des Europeéns et c'est une question centrale pour la résolution des autres problèmes de la région. Cette région n'a plus besoin de conflit. Elle a besoin de paix. Une paix basée sur la loi internationale. La paix maintenant car tout retard ne fera que rendre plus difficile (une solution). » La paix maintenant... un slogan emblématique des pacifistes israéliens...

Paramètres de la paix pour l'UE

La diplomate en chef de l'UE a redit les paramètres d'une négociation pour l'UE : «Une solution avec 2 Etats avec Israël et Palestine, vivant côte à côte dans la paix et la sécurité. Notre objectif est un Etat viable de Palestine en Cisjordanie, incluant Jérusalem Est et la bande de Gaza, sur la base des lignes de 1967. Si (nous voulons) une paix réelle, une solution doit être trouvée pour résoudre le statut de Jérusalem comme future capitale d'Israël et de Palestine. Et nous avons besoin d'une solution juste sur la question des réfugiés.» Au passage, la diplomate en chef opère donc un net recadrage d'Israël. (*)

Israël en faute sur les colonies et le blocus de Gaza : un obstacle à la paix. « La récente décision d'Israël de construire de nouveaux logements à Jérusalem Est a gravement mis en danger et miné la tentative d'accord pour commencer rapidement des négociations ». « La position de l'UE est claire » a répété Cathy Ashton. « Les constructions sont illégales. Elles constituent un obstacle à la paix et menacent de rendre la solution de deux Etats impossible. » De même, « la décision de classer, comme israéliens, des sites religieux et culturels, situés dans les territoires palestiniens occupés, est contre-productive ». « Le blocus de Gaza est inacceptable. Il a créé d'énormes souffrances humaines et nuit aux possibles pas en avant. » a-t-elle ajouté (*). Gaza que la Haute représentante devrait visiter en compagnie de Ban Ki Moon (à moins que le gouvernement israélien ne trouve un ultime prétexte pour l'en empêcher).

Les Palestiniens doivent mettre de l'ordre

« Les Palestiniens, aussi bien sûr, ont des responsabilités. Premièrement, je veux demander au président Abbas et au Premier ministre Fayyad de nous montrer comment ils peuvent construire les institutions d'un futur Etat palestinien. Mais les Palestiniens doivent mettre leur maison en ordre. Les divisions continuelles entre Palestiniens ne servent pas leurs intérêts. La séparation physique et politique entre Gaza et la Cisjordanie est dangereuse. La réconciliation palestinienne est plus importante que jamais. »

L'Europe prête à prendre ses responsabilités

 Enfin, et surtout, Cathy Ashton a répété la disponibilité de l'UE à continuer de soutenir à la fois la contruction des institutions palestiniennes et l'effort de paix. « L'UE continuera de soutenir la contruction des institutions palestiniennes. Mais ce ne doit pas être aux dépens du processus de paix. La construction d'institutions doit faciliter le processus de paix. Pas le remplacer...  » « L'UE est prête à s'investir dans 4 domaines », a-t-elle précisé : 1° Soutenir les parties dans leur négociation. 2° L'UE à augmenter l'ensemble de son assistance. Un tel engagement ne peut cependant être sans fin. Nous attendons de voir d'urgence des progrès vers la création d'un Etat palestinien (...). 3° L'UE est prête à envisager de fournir des garanties politiques, financières et de sécurité pour faciliter le processus de paix. 4° L'UE veut développer un partenariat étroit avec (les partenaires) clés des discussions, les Etats-Unis et un Quartet "revigoré". »

(Nicolas Gros-Verheyde)

(*) Le discours est en version originale anglaise. Aucune traduction n'a été fournie par la Commission européenne.

Nicolas Gros-Verheyde

Rédacteur en chef du site B2. Diplômé en droit européen de l'université Paris I Pantheon Sorbonne et auditeur 65e session IHEDN (Institut des hautes études de la défense nationale. Journaliste depuis 1989, fonde B2 - Bruxelles2 en 2008. Correspondant UE/OTAN à Bruxelles pour Sud-Ouest (auparavant Ouest-France et France-Soir).

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