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Ambiance cosy pour un sommet de crise

Un bâtiment XIXe, élégant niché sur une petite colline, au cœur d’un parc en pleine ville, l’endroit est romantique à souhait, surtout sous la neige. Et, d’ordinaire, il est très prisé par les amoureux, transis, les écoliers entre deux cours ou les fonctionnaires entre deux réunions. Hier, le parc Léopold et la Bibliothèque Solvay étaient « zone réservée » aux VIP.. Le nouveau président permanent du Conseil européen, Herman Van Rompuy, avait en fait ce lieu, pour sa première réunion au Sommet. Un lieu plus intime, délibérément choisi pour maintenir les 27 Chefs d’État ou de gouvernement, à l’écart des médias et… de leurs conseillers.

Un lieu bien à l'écart

Autour de la table de la somptueuse bibliothèque Solvay, tout en bois, il n’y avait ainsi que les 27 leaders, et deux haut fonctionnaires pour prendre les notes, en tout et pour tout. Un seul conseiller par délégation était bien admis dans le bâtiment mais au sous-sol dans une autre salle. Finis donc les chuchotis et les allées et venues permanentes. Seul invité surprise dans ce bel ordonnancement : la neige qui a obligé la réunion à démarrer avec deux heures de retard. Résultat : il a donc fallu passer très vite sur les sujets annexes — les changements climatiques et l’aide à Haïti — et aller à l’essentiel : la crise économique en Grèce et l’Euro.

Un message politique à double portée

Au final, pas de grandes décisions, ce n’était pas le but. Mais un « message politique » clair à double portée. A la Grèce, les 27 ont demandé de mettre de l’ordre dans ses finances publiques et de ramener le déficit à moins de 4% dans l’année. « Il y a des règles et ces règles doivent être respectées » a rappelé Angela Merkel la chancelière allemande qui jouait le rôle du « père fouettard ». Aux marchés, les 27 ont adressé un avertissement. « Les spéculateurs doivent comprendre » que nous sommes derrière la Grèce a précisé Sarkozy « Il y a un engagement de solidarité si le besoin s'en faisait sentir » a ajouté Van Rompuy.

Aucune décision tout de suite

Les décisions concrètes se prendront, en fait, au niveau des ministres des Finances. Une réunion a lieu la semaine prochaine. D’ici là, les 27 doivent affiner leurs tactiques. Car si consensus politique il y a, il n’est pas total. Pas encore….

(Nicolas GROS-VERHEYDE) Paru dans Ouest-France,

Nicolas Gros-Verheyde

Rédacteur en chef du site B2. Diplômé en droit européen de l'université Paris I Pantheon Sorbonne et auditeur 65e session IHEDN (Institut des hautes études de la défense nationale. Journaliste depuis 1989, fonde B2 - Bruxelles2 en 2008. Correspondant UE/OTAN à Bruxelles pour Sud-Ouest (auparavant Ouest-France et France-Soir).

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