Claude-France Arnould prend la tête de la nouvelle direction civilo-militaire de l’UE
(BRUXELLES2) C'est en quelque sorte la première nomination du futur Service diplomatique extérieur. Après moults tergiversations, c'est finalement la Française Claude-France Arnould qui a été choisie pour prendre la tête de la toute nouvelle "direction de planification civilo-militaire" (CMPD) au sein du Secrétariat du Conseil. Cette nomination doit encore être officialisée rapidement. Mais elle ne fait désormais plus de doute. Javier Solana, l'actuel Haut représentant, l'a adoubée (avec l'accord des Etats membres). C'est un point important à plusieurs titres.
Une triple innovation. La nouvelle direction va être intégrée, dès le début normalement, au nouveau Service diplomatique pour l'action extérieure (SEAE) créé par le Traité de Lisbonne. Elle sera un élément-clé de la future gestion de crises européenne. C'est une innovation majeure : mixer militaires et civils dans une même direction ne sera pas automatiquement facile (ne serait-ce que pour les modalités de choix des nouveaux membres et l'organigramme de la direction) et peu d'Etats se sont hasardés à pareil "mixité".
Cette nomination a pris un peu de temps car il y avait discussion entre les Etats membres sur le choix du meilleur candidat. A dire vrai, c'était surtout une dissension franco-allemande (l'ambassadeur allemand au COPS était également candidat), et un peu britannique, qui pesait sur cette nomination dans les couloirs depuis plusieurs mois déjà (Son adjoint, un Italien, est connu depuis mai...).
Diplomate de carrière, Claude-France Arnould est actuellement directrice pour les questions de défense au Secrétariat général du Conseil de l’Union européenne depuis 2001. Elle a été directrice des Affaires internationales et stratégiques au Secrétariat général de la défense nationale (SGDN), en France, de 1998 à 2001 puis Premier conseiller à l’Ambassade en Allemagne de 1994 à 1998. Auparavant, elle avait démarré comme conseillère technique auprès du ministre délégué chargé des Affaires européennes en 1986 (Bernard Bosson dans le gouvernement Chirac), et fut ensuite Secrétaire général de l’École nationale d’administration (ENA) de 1987 à 1989.
(Nicolas Gros-Verheyde)
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