27 Commissaires plus techniciens que politiques
(paru dans Ouest-France, 26 novembre) Les noms des futurs commissaires rendus publics par José-Manuel Barroso, hier après-midi (mercredi 25 novembre), ne susciteront
pas de surprise. La stabilité reste de mise. Plus de la moitié du collège est reconduit. Et même les nouveaux venus ne seront pas tous en terrain inconnu à Bruxelles. Ainsi le Français Michel
Barnier retrouve le chemin de la Commission où il a siégé presque cinq ans de 1999 à 2004. Avec 9 femmes pour 18 hommes, soit un tiers du collège, le président de la Commission peut cependant se
prévaloir d’avoir obtenu un score correct, à défaut de la stricte parité.
Côté profils, c’est très classique et même un peu ennuyeux. Hormis le traditionnel ministre des Affaires étrangères ou des Affaires européennes, la plupart
des gouvernements ont préféré « assurer ». Ils ont envoyé à Bruxelles des seconds ou troisièmes couteaux de la politique nationale, voire de simples techniciens. Certes certains ont été
révolutionnaires dans leur jeunesse. Entre l’ex-maoiste portugais, José-Manuel Barroso qui a fait le coup de poing dans sa jeunesse à l’université, l’anciennce des jeunesses communistes grecques
Maria Damanaki, qui a participé à la révolte universitaire contre la junte des Colonels en 1973, ou Stefan Füle, diplômé de l’école des relations internationales de Moscou (MGIMO), réputée proche
du KGB, les discussions risquent d’être animées ! Mais la réalité politique est là : la nouvelle Commission est à droite. Une vingtaine de commissaires ont une étiquette de conservateurs,
chrétiens-démocrates ou de libéraux contre une petite demi-douzaine de sociaux démocrates. Et aucun écologiste.
La vraie bataille, celle de la répartition des portefeuilles commence. Le Français Michel Barnier compte bien décrocher le «Marché Intérieur », portefeuille
naguère occupé par Frits Bolkestein qui a donné son nom à la directive services…