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Hausse de la piraterie mais pas de l’efficacité des pirates (BMi)

(BRUXELLES2) Les chiffres de la piraterie ont augmenté de façon importante dans le monde en 2009, selon le Bureau maritime international de la Chambre internationale de commerce (BMI), basé à Londres. Cette augmentation atteint 200% pour la même période 2008.

Les pirates somaliens auteurs de la moitié des actes. Au total, sur toute la planète, 306 incidents ont été recensés pour les neuf premiers mois de 2009, à comparer aux 293 recensés pour toute l'année 2008. L'augmentation de ces attaques est essentiellement due à l'activité des pirates somaliens (Golfe d'Aden, Mer rouge, mer d'Arabie, Somalie, Kenya, Seychelles et Océan Indien) : 169 incidents à comparer aux 113 pour toute l'année 2008. Si une baisse des attaques a été constatée au troisième trimestre 2009 (63 incidents), comparé au premier et second trimestres 2009 (103 et 140 incidents respectivement), elle est essentiellement due à la mousson, précise le BMI. Information confirmée du coté des spécialistes maritimes d'Atalanta, l'opération européenne anti-piraterie.

Bilan par zone en chiffres. Sur toute la planète, 114 navires ont été pris par abordage et 34 capturés tandis qu'on recensait 70 tentatives d'attaques et 88 tentatives avec usage d'armes. Un total de 661 membres d'équipage ont été retenus en otage, 12 kidnappés, 6 tués et 8 portés disparus. L'essentiel des prises a été réalisée par les pirates somaliens : 32 navires capturés pour les neuf premiers mois de 2009 avec 533 membres d'équipage retenus en otage, 4 morts, 8 blessés et 1 disparu. La seconde zone la plus à risque reste celle au large du Nigeria : avec 20 attaques recensées officiellement, essentiellement en lien avec l'industrie pétrolière. La troisième zone est le port de Chittagong au Bangladesh (12 attaques recensées, dont 10 avec succès, à comparer aux 9 de la même période en 2008).

Effet des mesures anti-piraterie. Le nombre d'attaques réussies est globalement en baisse, passant d'une moyenne d'un pour 6.4 navires en 2008 à un pour neuf navires en 2009. Si on ne regarde que les pirates somaliens, le "taux de capture" est supérieur (l'objectif des pirates étant la rançon et non le vol d'objets à bord) ; mais le taux de réussite est également en baisse, diminuant de moitié, passant de 2 sur 5 (42 captures sur 113 incidents) pour toute l'année 2008, à 1 sur 5 (32 captures sur 169 incidents) pour les neuf premiers mois 2009. "Les navires de guerre opérant au large de la Somalie continuent de jouer un rôle primordial pour contenir la menace des pirates" estime le directeur du BMI Captain Pottengal Mukundan. Et "les mesures de sécurité prises par les navires marchands ont aussi rendu plus difficile pour les pirates la saisie des bateaux". Il n'empêche que les attaques continuent. Et que "les pirates semblent plus prêts à tout pour capturer les navires". La piraterie s'est ainsi étendue, ne menaçant pas seulement le Golfe d'Aden et la côte est de la Somalie mais aussi la mer rouge, le détroit de Bab el Mandab et la côte est d'Oman. (on peut rajouter à ce bilan la zone des Seychelles qui semble désormais directement menacé).

A noter : j'ai bien cherché dans le rapport, nulle trace d'une attaque dans les eaux suédoises ou de mention de l'Arctic sea  attaqué par des "pirates"...

Pour télécharger le rapport trimestriel du BMi

 

Nicolas Gros-Verheyde

Rédacteur en chef du site B2. Diplômé en droit européen de l'université Paris I Pantheon Sorbonne et auditeur 65e session IHEDN (Institut des hautes études de la défense nationale. Journaliste depuis 1989, fonde B2 - Bruxelles2 en 2008. Correspondant UE/OTAN à Bruxelles pour Sud-Ouest (auparavant Ouest-France et France-Soir).

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