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Transfert des pirates: après les Seychelles, la Tanzanie ou l’Ile Maurice ?

(BRUXELLES2) Les militaires et les diplomates de l'UE explorent toutes les pistes dans l'Océan indien pour trouver des terres d'accueil pour les pirates qu'ils arrêtent. L'accord qui va être signé avec les Seychelles ne peut pas permettre, en effet, d'accueillir beaucoup de suspects. Et, depuis plusieurs semaines, aucun nouveau transfert de pirates n'a pu être réalisé, en particulier sur le Kenya, et les pirates sont donc libérés. Le Kenya est en proie à une surpopulation, un encombrement de ses tribunaux et un mécontentement de certains magistrats. L'Attorney General Amos Wako a ainsi estimé, récemment, selon la presse kenyane, que les partenaires n'en faisaient pas assez pour assister le pays dans l'accueil des pirates. Les auditions de 7 pirates arrêtés par la frégate espagnole, Marques de la Ensenada, en mai dernier ont démarré avec le témoignage d'un officier de la frégate.

La Tanzanie. Cette solution esquissée il y a déjà près d'un an, ressurgit. Elle est sérieusement à l'étude nous a confirmé un militaire de haut rang. Le Commodore Pieter Bindt, qui commande la force sur place, vient d'avoir une réunion avec plusieurs officiels tanzaniens, dont le ministre adjoint de la Defense, Emmanuel Nchimbi, selon le QG d'Atantala. Le Dr. Nchimbi a affirmé que « la Tanzanie saurait prendre ses responsabilités de membre de l'ONU et travaillerait avec les autres nations et organisations pour combattre la piraterie ». Propos
moins affirmatif du chef de la Défense tanzanien, le Major General S.S. Omar, qui estime que la « solution au problème de la piraterie doit être trouvée à terre ».

Autre piste envisagée, l'Ile Maurice. Plusieurs pays (Grande-Bretagne, France, Etats-Unis) ont demandé à l'Ile Maurice d'accueillir les suspects de piraterie, relate l'agence de presse africaine. Ils se sont montrés prêts à aider le pays à construire une prison spéciale pour ces prisonniers et à mettre sur pied un tribunal spécial composé de juges mauriciens et étrangers avec une bonne maîtrise des lois maritimes internationales pour juger les pirates.

Nicolas Gros-Verheyde

Rédacteur en chef du site B2. Diplômé en droit européen de l'université Paris I Pantheon Sorbonne et auditeur 65e session IHEDN (Institut des hautes études de la défense nationale. Journaliste depuis 1989, fonde B2 - Bruxelles2 en 2008. Correspondant UE/OTAN à Bruxelles pour Sud-Ouest (auparavant Ouest-France et France-Soir).

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