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Qui commandera l’opération Atalanta en 2010 ?

(BRUXELLES2) Qui hissera l'étendard d'Eunavfor sur son navire en tant que commandant de l'opération ? C'est une des questions, peut-être la plus délicate, qui doit être examinée lors de la prochaine conférence de génération de forces, qui réunira les responsables des forces armées des Etats membres, en septembre ou début octobre.

Après une première conférence de génération de force en juillet, approchent, en effet, pour l'opération anti-piraterie européenne (Eunavfor Atalanta) les choses "sérieuses" avec la recherche des derniers moyens nécessaires, la répartition des forces dans l'année 2010 et, même... un premier tour de piste pour voir qui pourrait participer à la suite de l'opération. Car il semble désormais envisagé de prolonger la mission anti-pirates pour une troisième année (2011). Coté moyens, il n'y a pas vraiment de problème fondamental (comme pour l'opération Eufor Tchad), il manque surtout des pétroliers ravitailleurs. Coté commandement, en revanche c'est plus délicat. Cette question est surtout très politique plus que militaire (la date même de la conférence de génération n'est d'ailleurs pas encore tout à fait sûre, tout dépend du résultat de consultations informelles entre capitales et l'Etat-major européen). Voici l'état des possibilités (tel que j'ai pu le comprendre).

Une chose paraît certaine : le commandement de l'opération resterait à Northwood (près de Londres), et sera dirigée par un Contre-Amiral britannique (Hudson ou un autre selon le bon vouloir de la Navy), pour un an.

Pour le commandement adjoint de l'opération, il y a trois candidats : Français, Allemand et Grec. Le principe étant normalement d'avoir une relève à la mi de l'année (six mois de commandement).

Quant au commandement de la force sur la zone - le commandement le plus emblématique, car le plus tactique ... et le plus médiatique - il resterait divisé en trois quadrimestres. Mais pour l'instant, il y a plus de candidats que de postes : l'Italie, l'Allemagne, la France, la Suède, l'Espagne et la Grèce (à nouveau) ont exprimé cette volonté. Et même la Belgique, si l'on en croit le ministre de la Défense belge, De Crem, qui a confirmé l'intention du gouvernement d'avoir le commandement tactique durant la présisdence belge de l'UE (2e semestre 2010). Une candidature qui n'a pas encore été, apparemment, confirmée officiellement à Northwood. En l'état de la "bataille" très diplomatique : ce pourrait être l'Italie qui prendrait le commandement "d'hiver" (décembre 2009 - mars 2010) ; elle a offert un pétrolier ravitailleur comme navire amiral, une proposition qui ne se refuse que difficilement. La France commanderait le quadrimestre "d'automne" (aout-décembre
2010), une proposition du contre-amiral Hudson. Resterait le quadrimestre de "printemps" (mars-juillet). Une logique voudrait de privilégier l'Allemagne, vu son engagement constant dans l'opération et la hauteur de sa contribution (avec le plus souvent 2 frégates d'ailleurs, voire 3). Mais tout reste encore en suspens. La poursuite de l'opération après 2010 pourrait être une compensation pour les Etats qui n'ont pas eu de commandement, ou le commandement adjoint de l'opération.

Nicolas Gros-Verheyde

Rédacteur en chef du site B2. Diplômé en droit européen de l'université Paris I Pantheon Sorbonne et auditeur 65e session IHEDN (Institut des hautes études de la défense nationale. Journaliste depuis 1989, fonde B2 - Bruxelles2 en 2008. Correspondant UE/OTAN à Bruxelles pour Sud-Ouest (auparavant Ouest-France et France-Soir).

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