Au programme du Conseil des Ministres de la Défense: l’Arctic Sea, si si… enfin presque !
(BRUXELLES2) La réunion informelle des ministres de la Défense, à Göteborg, les 28 et 29 septembre, sera intéressante à plus d'un titre. Mais déjà la lettre que Sten Tolgfors, le ministre de la Défense suédois, vient d'envoyer à ses homologues européens peut faire sourire dans les capitales des 27 Etats membres. Au moins pour le premier aspect qu'il évoque.... La première journée, le 28 septembre sera en effet consacré à deux ateliers de travail : l'un sur la surveillance maritime, l'autre sur les battlegroups. La deuxième journée de travail, le 29 septembre aux opérations actuelles, à la coopération industrielle et à l'Afghanistan et au Pakistan.
La surveillance maritime (mais pas l'Arctic sea !) Les Suédois ont prévu leur premier atelier de travail autour de la "surveillance maritime". Il s'agit d'examiner les "modes de coopération entre les différents acteurs" dans ce domaine, qu'ils soient "civils ou militaires", afin de pouvoir bénéficier tant au domaine maritime proprement dit qui est davantage de la compétence de la Commission européenne (sûreté du transport, pêche, lutte contre la migration...) qu'à la PESD, qui est davantage de la compétence des Etats membres et de l'Union européenne. Les Suédois qui ne doivent pas manquer d'humour ont prévu pour "stimuler les discussions de l'illustrer en montrant la coopération civile et militaire dans la surveillance maritime en mer Baltique". Les ministres devraient ainsi visiter une cellule de surveillance maritime. ... On ne sait pas si le sujet de l'Arctic Sea. Mais je pense que le Ministre suédois, tout comme son homologue finlandais, auront à coeur d'expliquer comment on arrive à "perdre" un bateau attaqué par des "pirates" à quelques encâblures des côtes suédoises. La discussion risque effectivement d'être animée.
Et la stimulation n'aura peut-être pas les effets attendus ! Plus sérieusement, la présidence veut promouvoir une discussion qui permette de renforcer la coopération entre les ressources civiles et militaires, et de faire plein usage du potentiel "unique" de l'UE en matière de gestion de crises et de prévention des conflits.
L'avenir des Battlegroups ? Le deuxième atelier sera consacré à l'utilisation et la flexibilité des Battlegroups de l'UE, comme je l'annonçais (lire un concept c'est bien, les utiliser c'est mieux). Le ministre Tolgfors l'avait annoncé avant le début de la présidence suédoise : c'est une priorité. "Il faut une discussion politique sur la manière d'avoir le plein usage du potential des battlegroups comme un outil au service de la PESD".
Continuation en Somalie et retrait en Bosnie ? La troisième session de travail aura lieu le 29 septembre, sera consacrée aux opérations, surtout la Somalie et la Bosnie. Le commandant de l'opération Atalanta contre la piraterie, le contre-amiral Hudson sera là pour rendre compte des dernières évolutions et surtout de la poursuite de l'opération (une deuxième réunion de génération de force aura lieu à Bruxelles le 8 octobre pour peaufiner tous les détails). Ce sera aussi l'occasion pour les Ministres de discuter des possibilités d'un engagement plus large en Somalie (formation des forces de sécurité somaliennes comme l'ont commencé Français et Américains). Une proposition qui n'enchante pas vraiment tous les Etats membres. Le Commandant d'Althea, le général John McColl de l'OTAN (Althea est mené sous le dispositif "Berlin+" avec les moyens de commandement de l'OTAN), sera aussi là pour examiner les évolutions possibles, notamment la future petite mission "non exécutive" qui succédera à la force militaire.
Davantage de moyens pour l'agence européenne de défense et davantage de projets de coopération. La quatrième session de travail sera dévolue sur le développement de la capacité militaire et les coopérations possible. Une séance donc très industrielle. L'enjeu est devoir comment augmenter la "transparence et l'harmonisation" sur ces marchés. La directive sur les marchés publics de défense venant à peine d'entrer en vigueur, il est difficile d'en tirer le bilan. En revanche, le directeur de l'agence européenne de défense sera là, avec sa proposition de budget sur la table. Il sera alors temps de voir si l'esprit de coopération est réel et si les paroles sont suivies d'actes.
L'engagement européen en AfPak, délicat ! Last but not least, en guide de dessert, la présidence suédoise a réservé le sujet le plus difficile au déjeuner de travail à huis clos - réservé aux Ministres - sur l'engagement européen en Afghanistan et Pakistan. Objectif : trouver une meilleure coordination entre tous les Européens et les structures européens dans la région. Ce qui n'est pas une synécure ! Les deux envoyés spéciaux de l'UE et de l'ONU, Ettore Sequi et Kai Eide seront présents, ainsi que les membres de la Commission européenne.
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