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L’armée espagnole met une frégate pour protéger ses pêcheurs

(BRUXELLES2) Comme attendu, la fin de la mousson a eu  comme conséquence une recrudescence des attaques de pirates dans l'Océan indien. En quelques jours, ce sont ainsi trois bateaux de pêche espagnols qui ont subi des attaques.

Le premier "Campolibre Alai" avait été attaqué fin août. Jeudi suivant, c'était au tour de "Alakrana A". Et le "Intertuna II", mercredi 9 septembre, échappe de peu à une nouvelle attaque, à 420 miles des côtes somaliennes. L'équipage, composé de marins galiciens et basques, averti au petit matin qu'un bateau les suivait, a mis en place les procédures d'urgence, abandonné certains filets et mis les moteurs pour fuir la zone.

Un début de polémique a été esquivé

Les pêcheurs espagnols estiment que leurs homologues français travaillent en toute quiétude, étant protégés par des marins armés à bord. La ministre espagnole de la Défense, Carme Chacon, a répliqué que les embarcations de pêche étaient hors de la portée de navires de guerre présents dans la zone, d'Eunavfor Atalanta. "Je comprends que vous cherchez des lieux de pêche mais cela ne va pas sans difficulté pour la frégate espagnole comme pour toute l'opération Atalanta". L'atmosphère s'est un peu calmée après une réunion, tenue à Madrid, entre les principaux ministères concernés (Défense, Environnement, Mer) et les représentants des deux  principales associations de propriétaires de thoniers congélateurs (OPAGAC ANABAC). La ministre espagnole de la Défense a annoncé diverses mesures.

Mesures prises

Carme Chacon l'a précisé : la frégate "Canarias" (F-86) patrouillera dans la zone de pêche des bateaux espagnols, en étroite coopération avec les autres moyens déployés dans le cadre de l'opération Atalanta, notamment les avions de patrouille maritime P3 Orion, afin d'échanger toutes les informations nécessaires. Un agent des organisations de pêche pourrait également être envoyé au quartier-général d'opérations, à Northwood. Le COVAM, le centre de surveillance et d'action maritime de l'armée espagnole à Carthagène, envoie également, tous les jours, un rapport sur la situation sécuritaire dans la zone, ainsi que des informations en temps réel, en cas de danger, aux propriétaires de navires.

Les avions de patrouille maritime, espagnol ou français, se relaient à Mombasa (Kenya), voire en faisant des escales aux Seychelles, afin d'etre plus proches des zones de pêche.

Crédit photo : Armada

Nicolas Gros-Verheyde

Rédacteur en chef du site B2. Diplômé en droit européen de l'université Paris I Pantheon Sorbonne et auditeur 65e session IHEDN (Institut des hautes études de la défense nationale. Journaliste depuis 1989, fonde B2 - Bruxelles2 en 2008. Correspondant UE/OTAN à Bruxelles pour Sud-Ouest (auparavant Ouest-France et France-Soir).

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