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L’influence croissante des eurodéputés français

(Paru dans Ouest-France 17 juillet) Ils président ou coordonnent plusieurs commissions du nouveau Parlement européen. Là où le travail de fond prépare les
décisions de l'Union européenne.

Tous groupes confondus, les élus français ont plutôt bien « assuré » au Parlement européen. Tirant les leçons des expériences précédentes, ils ont plutôt négocié l'influence que l'apparence. Ainsi,
ils n'ont pas de vice-présidence du Parlement. Un poste visible qui permet de présider les séances plénières, mais reste symbolique. En revanche, ils décrochent quatre présidences de commissions,
là où se fait l'essentiel du travail : Alain Lamassoure (UMP) au Budget, Pervenche Bérès (PS) à l'Emploi et aux Affaires sociales, Eva Joly (Verts) au Développement et Arnaud Danjean (UMP) à la
Défense et sécurité.

Et ils auront quelques vice-présidences de commissions. Le vert José Bové sera ainsi vice-président de la commission Agriculture, ce qui promet des échanges savoureux ; et Corinne Lepage de la
commission Environnement, santé, protection alimentaire. Les Français ont aussi obtenu plusieurs postes de « coordinateurs de groupe » au sein des commissions. Rôle primordial car ils donnent le
tempo dans leur groupe politique en négociant les amendements à un projet législatif. Jean-Paul Gauzès hérite ainsi pour le PPE de la coordination en commission « Économie et monétaire ». « Nous
avons négocié d'autres postes : à l'agriculture, au commerce international » explique Michel Barnier, le chef du bataillon UMP à Strasbourg qui connaît bien tous les détours de la mécanique
européenne.

Dernier élément d'influence : les rapports législatifs. « Nous nous sommes fixés comme objectif au moins un rapport, important, politique par député », commente Catherine Trautmann, chef de file
des socialistes français.

À noter. Chaque député peut être membre de deux, voire trois commissions, la première comme titulaire, l'autre comme suppléant. Dans les deux cas, il peut siéger, intervenir, rédiger des rapports ;
seule différence : le vote ne lui est permis que quand le titulaire est absent.

Nicolas Gros-Verheyde

Rédacteur en chef du site B2. Diplômé en droit européen de l'université Paris I Pantheon Sorbonne et auditeur 65e session IHEDN (Institut des hautes études de la défense nationale. Journaliste depuis 1989, fonde B2 - Bruxelles2 en 2008. Correspondant UE/OTAN à Bruxelles pour Sud-Ouest (auparavant Ouest-France et France-Soir).

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