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Un représentant spécial de l’UE nommé pour le Pakistan

(B2)Les 27 Ministres de l'Union européenne devraient décider d'étendre la stratégie qu'ils ont adopté pour l'Afghanistan vers le Pakistan voisin. Selon l'Action commune, qui doit être prochainement publiée au JO, le représentant de l'UE en Afghanistan, l'Italien Ettore F. Sequi devrait être nommé également pour le Pakistan, jusqu'au 28 février 2010 (1). Une décision en phase avec la volonté de l'Union européenne d'avoir une "approche globale" de tous les pays de la région.

Mandat de contact avec toutes les parties prenantes

Le Haut représentant aura ainsi mandat de "faire connaître la position de l'UE sur le processus politique au Pakistan", "d'établir et de maintenir un contact étroit avec les institutions représentatives pakistanaises, en particulier le gouvernement et le parlement. Un contact devrait également être maintenu avec d'autres personnalités politiques (NB : l'opposition) ainsi que d'autres concernés, qu'ils se trouvent dans ces pays ou à l'étranger", de "maintenir un contact étroit avec les organisations internationales et régionales concernées", de "donner des conseils sur la participation de l'UE à des conférences internationales sur le Pakistan", "de faire en sorte que l'approche politique de l'UE se retrouve dans l'action de celle-ci en faveur du développement de l'Afghanistan et du Pakistan... Toutes choses assez classiques.

Mandat d'information sur l'Etat de droit et les droits de l'homme

Ce qui est intéressant, c'est que le HR reçoit mission d'informer (l'UE) pour l'Afghanistan comme le Pakistan sur :
« - la bonne gestion des affaires publiques et la mise en place d'institutions ;
- le respect des droits de l'homme ;
- le respect des principes démocratiques, de l'État de droit, des droits des personnes appartenant à des minorités, des droits des femmes et des enfants ainsi que des principes du droit international ;
- la promotion de la participation des femmes à l'administration publique et à la société civile ;
- le respect des obligations internationales, y compris la coopération à la lutte internationale contre le terrorisme, le trafic de drogues et la traite des êtres humains et la prolifération des armes de destruction massive et des matériels connexes ;
- les mesures visant à faciliter la fourniture de l'aide humanitaire ainsi que le retour en bon ordre des réfugiés et des personnes déplacées."

Le Pakistan au meme rang de préoccupations sur l'instabilité que l'Afghanistan.

Ainsi le Pakistan se retrouve ravalé au rang de son voisin afghan pour nombre de sujets. Une décision logique soulignent des diplomates européens: "Nous sommes conscients qu'il y a un réel risque dans la région. Et que le Pakistan présente tout autant de risques potentiels et de problèmes que l'Afghanistan". L'Action commune mentionne d'ailleurs comme fondement à cette décision : le "risque que la situation se détériore et porte atteinte aux objectifs de la politique étrangère de l'UE".

(1) La date retenue est la même pour la plupart des représentants spéciaux de l'UE (dont le mandat est régulièrement prolongé)

(Crédit photo : Conseil de l'Union européenne)

(NGV)

Nicolas Gros-Verheyde

Rédacteur en chef du site B2. Diplômé en droit européen de l'université Paris I Pantheon Sorbonne et auditeur 65e session IHEDN (Institut des hautes études de la défense nationale. Journaliste depuis 1989, fonde B2 - Bruxelles2 en 2008. Correspondant UE/OTAN à Bruxelles pour Sud-Ouest (auparavant Ouest-France et France-Soir).

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