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Les larmes de crocodile de Barroso sur l’Europe sociale

(B2) José-Manuel Barroso a été "'très très déçu de ne pas voir son idée de Sommet social" retenue. On a vraiment peine pour lui. Et on devrait pouvoir partager sa peine. Si celle-ci n'était pas aussi feinte. Car concrètement que proposait la Commission européenne pour ce sommet social. Mettre en place de nouvelles législations, de nouveaux financements, proposer de nouvelles idées... Rien de tout cela. Il s'agissait juste de rappeler tout ce qui est fait en Europe au niveau social. C'est oublier un peu vite sans doute que la Commission Barroso I n'a eu de cesse durant ces cinq années que de reporter à toujours plus tard les réformes sociales qu'elle devait et pouvait faire. Jusqu'au jour d'aujourd'hui, malgré les arrêts de la Cour de justice européenne et les injonctions du médiateur, aucune procédure n'a été entamée contre les Etats en infraction sur le temps de travail. La révision des directives sur le licenciement est tombé aux oubliettes. Les réflexions qui avaient été à l'oeuvre durant les années précédentes sur la gestion prévisionnelle de l'emploi, le financement des formations, la participation aux résultats ... est restée lettre morte. Encore récemment, la commissaire à la Concurrence, Neelie Kroes, estimait qu'il n'était pas judicieux d'imposer aux Etats membres qui venaient en aide à certaines entreprises de limiter certains salaires ou bonus (sauf dans le secteur des banques où la situation sentait tellement le roussi qu'une demi-mesure a été prise).

 (NGV)

Nicolas Gros-Verheyde

Rédacteur en chef du site B2. Diplômé en droit européen de l'université Paris I Pantheon Sorbonne et auditeur 65e session IHEDN (Institut des hautes études de la défense nationale. Journaliste depuis 1989, fonde B2 - Bruxelles2 en 2008. Correspondant UE/OTAN à Bruxelles pour Sud-Ouest (auparavant Ouest-France et France-Soir).

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