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Le gouvernement tchèque est tombé, bye bye Topolanek ?

(B2) Finalement c'est par 101 voix contre 96 que le gouvernement tchèque de Mirek Topolanek (coalition ODS, chrétien-démocrate, verts) est tombé. La cinquième motion de censure aura donc été la bonne. Deux députés verts et deux ODS dissidents ont joint leurs voix à l'opposition sociale-démocrate et communiste. Le premier minstre Tchèque doit maintenant remettre sa démission - ce devrait être chose faite jeudi - au président, Vaclav Klaus, qui n'a pas de délai apparemment pour l'accepter. Mais encore faut-il trouver un nouveau Premier ministre et surtout une majorité pour gouverner. Plus facile de défaire un gouvernement que d'en faire. De fait, ce pourrait être un Topolanek II - plus technique. Les socio-démocrates ne semblant pas très pressés en effet d'aller aux élections en pleine présidence de l'UE. Ce Topolanek II sera cependant vraiment affaibli pour être crédible au niveau de l'Union européenne. Et les positions qu'il pourrait défendre seront toujours ointes de suspiscion. La république Tchèque ne verra pas sa position confortée. Quant au Traité de Lisbonne - qui devait être ratifié en avril - mystère de son avenir. En revanche, la ratification du projet de radar - bouclier anti-missile semble, elle, très sérieusement compromise (d'autant que le gouvernement Obama n'en raffole pas).

Notons au passage que c'est le troisième gouvernement à valser ainsi en quelques semaines (après la Lettonie et la Hongrie dans l'UE et l'Islande hors UE). Mais ce n'est sans doute pas le dernier. En Bulgarie, en Grèce, les gouvernements tanguent également sous les poids cumulés de crises politique et économique. En Allemagne, le prochain gouvernement est suspendu aux élections d'automne (Merkel mais avec qui ?). En Belgique, le sort du gouvernement est lié aux élections européennes-régionales. Et au Royaume-Uni, Gordon Brown fait le yoyo dans les sondages, avec les conservateurs placés en embuscade. Finalement en Europe, les gouvernements stables se comptent sur les doigts d'une main : France (Sarkozy), Luxembourg (Juncker), Italie (Berlusconi) et les pays scandinaves
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(NGV)

Nicolas Gros-Verheyde

Rédacteur en chef du site B2. Diplômé en droit européen de l'université Paris I Pantheon Sorbonne et auditeur 65e session IHEDN (Institut des hautes études de la défense nationale. Journaliste depuis 1989, fonde B2 - Bruxelles2 en 2008. Correspondant UE/OTAN à Bruxelles pour Sud-Ouest (auparavant Ouest-France et France-Soir).

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