Restructurer et regrouper l’industrie européenne, Hervé Morin
De passage à Northwood pour inaugurer l'OHQ de l'opération Atalanta et célébrer les 10 ans de la déclaration franco-britannique de Saint-Malo, avec son homologue britannique, John Hutton, le ministre de la Défense français Hervé Morin a aussi (ré)affirmé sa volonté de restructurer l’industrie de la défense, française et européenne. Il l'avait déjà expliqué en partie à Deauville. Là c'est encore plus précis...
Un screening de la situation. « J’ai demandé aux industriels français d’engager avec nos partenaires européens, des discussions. Et naturellement avec nos partenaires britanniques. Notre partenaire industriel naturel est le Royaume-Uni ; la raison en est simple : tous deux, avons encore une industrie de la défense et consacrons de l’argent ; beaucoup de choses ont été faites par le passé avec le Royaume-Uni (par exemple le Jaguar).»
Un groupe de haut niveau va travailler sur ces questions, « faire une analyse précise des compétences et technologies, pour voir ce que les uns et autres pouvons mettre en commun. En France, j'ai donné mandat à la DGA (délégation générale de l'armement) de faire ce travail.» Le moment venu, le ministre n'exclut « comme l'a proposé Hutton de présider au niveau ministériel ce groupe de haut niveau, afin de donner l'impulsion politique nécessaire».
Arrêter les doublons d'abord, regrouper ensuite. « Je veux qu’on cesse d’avoir des bureaux d’études qui font dans tous nos pays la même chose. Je veux qu’on ait davantage de nouveaux programme conjoints, et à court ou moyen terme amener à des regroupements – sous forme de joints venture ou autres.» Et le ministre d'ajouter : « Si on ne fait pas cela, compte tenu de la faiblesse du budget européen, dans quelques années, les Européens n’auront plus q’un seul fournisseur, un industriel américain. Et, malgré toute mon amitié pour les Etats-Unis, je n’ai pas envie que l'industrie française, demain, disparaisse.»
(NGV)
Photo : Hervé Morin © NGV