Quand la MONUC acceptera de travailler après 17h, çà ira mieux !
(B2) C'est difficile « d'avoir une vue claire de la situation en RDC (ex Zaïre) ».
Les rapports « se contredisent d'un jour à l'autre » explique ce diplomate européen. Ce qui « n'aide pas vraiment les Etats membres à se décider à intervenir ». D'autant que l'impression que la MONUC n'est pas vraiment efficiente sur le terrain, et qu'il faut, avant tout, la restructurer, est corroborée par ce qui remonte du terrain et les visites d'officiels européens sur place.
Témoin ce propos d'un officiel européen de haut rang en visite à Goma que j'ai interrogé sur le travail de la MONUC. « Qu'on arrête de dire n'importe quoi. Il faudrait déjà que les troupes indiennes de la MONUC acceptent de travailler après 17 heures » raconte-t-il anecdote à l'appui. Et de poursuivre : « Ce sont des gens excessivement bien payés - en un mois ils gagnent autant qu'en un an chez eux. Mais ils ne veulent prendre aucun risque. La population n'est pas rassurée par la présence. Quand on signale des personnes agressées, les personnels de la MONUC passent devant sans s'arrêter. Cela me rappelle le Rwanda (en 1994) quand les personnels de l'ONU sont passés à 50 mètres des génocidaires, où se commettaient les crimes, sans s'arrêter... »
Après plusieurs jours de tergiversation, les Européens ne semblent donc toujours pas prêts à répondre positivement à la demande de Ban Ki Moon, le secrétaire général de l'ONU, demandant la constitution d'une force multinationale intérimaire et complémentaire à la MONUC. Le propos de Nicolas Sarkozy, en fin de sommet européen, le 12 décembre semble refléter le sentiment général. Au sein des 27 le blocage est simple. Les États (Royaume-Uni, Allemagne...) qui ne veulent pas d'une intervention européenne, défendent le renfort de la MONUC. Or ceux qui seraient capables de venir renforcer la MONUC ne le veulent pas pour diverses raisons: internes (belges, néerlandais), internationales (français)...
(NGV)