Hervé Morin à Coetquidan: «Des intérêts communs, un avenir commun»
(version un peu plus courte parue dans Ouest-France aujourd'hui)
Avant sa venue à Coetquidan (l'école supérieure de formation des officiers de l'armée française), à l'occasion d'un séminaire sur les écoles européennes, le ministre de la Défense, Hervé Morin a donné son sentiment, en quelques mots, sur ce programme Erasmus militaire, d'échange d'officiers, une des nouveautés de la présidence française.
Quel est l’intérêt de ce nouveau programme ?
Il y en a plusieurs. D’abord c’est l’Idée de partage d’une défense commune, de cadres qui sont aussi des citoyens. Au delà, c’est développer une conscience européenne. Nous avons des intérêts communs, un avenir commun, un destin commun. Ca nous impose de les défendre ensemble. L’intérêt est aussi pratique. Quand on forme des gens ensemble, ils apprennent à mieux se connaître et peuvent plus facilement être « interopérables ». C'est-à-dire tout simplement pouvoir travailler ensemble. J’aime bien ces échanges directs avec des étudiants. Cela me rappelle l’université, quand j’y donnais des cours. Cela permet de montrer les avancées de l’Europe de la défense et aussi d’avoir des échanges sur les réformes en cours en France.
Et en pratique, comment ça va se passer ?
Tout commence en fait. Nous avons déjà une petite expérience avec nos amis allemands (et belges). Il s’agit maintenant de passer à la vitesse supérieure. Il faut d’abord faire un état des lieux de tout ce qui existe, harmoniser les formations, certains modules, définir un cadre légal et administratif, pour mettre en place l’échange des officiers. Ça va être long mais passionnant.
Six mois de présidence française, pour quel résultat ?
Tout ce qu’on a mis sur la table a, grosso modo, été accepté. Le développement de nouvelles capacités militaires, çà va se faire
parfois à 5, à 12, ou à 27. Mais c’est çà l’Europe d’aujourd'hui. Je suis assez fier aussi d’avoir pu faire adopter des sujets qui concernent les citoyens, comme cet Erasmus militaire ou un plan d’évacuation des ressortissants européens en cas de crise à l’étranger. C’est un progrès sensible. Ça n’a pas toujours été facile. Ça fait quinze mois en fait qu’on y travaille. Mais quand on met la force de la conviction, on arrive à faire bouger les lignes.