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Gertz (Bundeswehr): Nous ne sommes pas venus pour aider les gens

(B2)Le président de la fédération de la Bundeswehr, le colonel Bernhard Gertz, n'y est pas allé de main morte, lors de sa dernière conférence de presse, sur la politique menée par son gouvernement en Afghanistan (Nb : Le soldat quitte ses fonctions et il pouvait peut-être plus aisément exprimer sa pensée que jamais). Ce qu'il dit en un mot, selon notre confrère Thomas Wigold : le gouvernement fédéral (allemend) porte "une part de responsabilité" dans l'aggravation de la situation de sécurité en Afghanistan. Et quand il parle de gouvernement allemand, on pourrait adresser - je pense - la même critique à nombre de gouvernements occidentaux et également à l'Union européenne.

Le faible engagement civil. En premier lieu, il cite la mauvaise performance allemande dans la formation de la police afghane. Affichée comme une priorité, elle n'a pas progressé, compte tenu des dépenses et du faible nombre de policiers allemands (et l'UE ne semble pas en meilleure situation, le premier objectif de recrutement d'environ 200 personnes pour la formation de la police n'a pas été atteint, voir les difficultés de recrutement). Ensuite, tout le monde souligne que la priorité en Afghanistan n'est pas uniquement militaire. Alors - explique-t-il - le Bundestag (assemblée des députés) devrait non seulement réfléchir sur le nombre, les fonctions et le coût des militaires engagés mais aussi sur les moyens et le personnel civil (affaires étrangères, intérieur ou développement...).

L'erreur stratégique de départ. Gertz souligne surtout ce quiproquo initial qui dure, et perturbe, toute la stratégie occidentale en Afghanistan : "Honnêtement, nous ne sommes pas allés dans ce pays, parce que nous voulions aider les gens, mais avant tout,  pour maîtriser le risque de terrorisme pour le monde occidental. Mais je crains - ajoute-t-il, qu'entretemps on s'aperçoive que cette double approche n'était pas vraiment bonne".

(NGV)

Nicolas Gros-Verheyde

Rédacteur en chef du site B2. Diplômé en droit européen de l'université Paris I Pantheon Sorbonne et auditeur 65e session IHEDN (Institut des hautes études de la défense nationale. Journaliste depuis 1989, fonde B2 - Bruxelles2 en 2008. Correspondant UE/OTAN à Bruxelles pour Sud-Ouest (auparavant Ouest-France et France-Soir).

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